Les 211 détenus de la maison d'arrêt de Basse-Terre, vétuste et promise à la reconstruction, ont été transférés dimanche dans une nouvelle structure pénitentiaire, dans le même quartier au cœur du chef-lieu de la Guadeloupe, a annoncé la préfecture.
L'opération a mobilisé de nombreux policiers, gendarmes, pompiers, membres du parquet et agents de l'administration pénitentiaire de Guadeloupe mais aussi de Martinique, ont précisé les services de l'État dans un communiqué. Le quartier a été bouclé.
Tristement connue pour les conditions de détention»
Les détenus ont été déplacés dans une «nouvelle structure moderne, dotée des dernières technologies en matière de sécurité», qui «permettra de meilleures conditions d'hébergement» pour les prisonniers «et de meilleures conditions de travail» pour les surveillants, selon la préfecture de la Guadeloupe.
La maison d'arrêt de Basse-Terre se situe dans un ancien couvent-hôpital construit au XVIIe siècle, transformé en prison fin XVIIIe. Elle était «tristement connue pour les conditions de détention, la surpopulation qui provoquent une violence croissante», et parfois désignée «comme un bagne», avait rappelé en juillet 2016 Jean-Jacques Urvoas, alors ministre de la Justice, lors de l'annonce de la construction de la nouvelle structure.
Opération «prison morte» en juillet
En juillet dernier, les surveillants de la maison d'arrêt avaient mené une opération «prison morte», inquiets des futures conditions de travail dans la nouvelle structure.
«Nous avons été entendus sur une partie du manque d'effectifs: l'équipe a été renforcée de six personnes, sur la grosse dizaine dont nous avons besoin», a indiqué dimanche à l'AFP Frantz Sapor, secrétaire local du syndicat Ufap-Unsa Justice.
Dans les anciens locaux, les détenus dormaient «jusqu'à 16 par dortoir. Dans la nouvelle, qui compte 100 places, ils sont deux par cellules, puisque l'effectif dépasse 200 individus», a relevé le responsable syndical.
La surpopulation carcérale est régulièrement dénoncée en Guadeloupe par les syndicats de surveillants et l'Observatoire international des prisons (OIP). Elle frappe aussi le centre pénitentiaire de Baie-Mahault, où le taux d'occupation des cellules atteint 149%.
La maison d'arrêt de Basse-Terre va être démolie pour être reconstruite et pouvoir proposer 300 places à l'horizon 2028, en comptant la nouvelle structure. Le centre pénitentiaire de Baie-Mahault est lui aussi en cours d'agrandissement.
Avec AFP























