La Guadeloupe compte encore 16.000 véhicules dotés d'airbags Takata défectueux, a alerté mercredi la préfecture, un nombre élevé dans un territoire marqué par plusieurs accidents mortels liés à ces équipements touchant particulièrement les Outre-mer.
"Au début de la crise, 42.000 véhicules étaient équipés d'airbags Takata. On a été en mesure d'en identifier un grand nombre", a déclaré au cours d'une conférence de presse le préfet Thierry Devimeux, déplorant que "les propriétaires n'effectuent pas les démarches" pour les 16.000 véhicules identifiés dont le changement d'airbag n'a toujours pas eu lieu. "Les services de l'État ne sont pas en capacité de savoir quels sont les véhicules qui roulent encore ou non, qui ont été achetés ou non", a-t-il regretté.
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Il a rappelé qu'"à partir du 1er janvier, les véhicules équipés d'un airbag Takata qui passeront le contrôle technique seront immobilisés" et que police et gendarmerie vérifieront désormais les véhicules lors des contrôles routiers. Parallèlement, l'Etat et les concessionnaires renforcent les mesures de prévention et d’alerte avec la mise en ligne d'un nouveau site internet « www.takata.gp ». Il permet aux automobilistes de vérifier en quelques clics si leur véhicule est concerné, et de programmer gratuitement le remplacement de leur airbag y compris à domicile.
La semaine dernière, le ministère des Transports avait annoncé qu’à compter du 1er janvier, tous les véhicules présentés au contrôle technique seront vérifiés afin de déterminer s’ils sont équipés d'un airbag Takata classé “stop drive”, impliquant une interdiction immédiate de circuler tant que l’équipement n’a pas été remplacé.
L'entreprise japonaise Takata, aujourd'hui en faillite, est au cœur d'un scandale mondial depuis plus de dix ans. Ses airbags provoquent des explosions mortelles ou engendrant de graves blessures à cause d'un propulseur explosif, le nitrate d'ammonium, qui se dégrade avec le temps, particulièrement dans les climats chauds et humides.
À ce jour, 46 accidents sont attribués à des éclatements d'airbags Takata défectueux sur le territoire français, dont 42 dans les collectivités et départements d'outre-mer, qui ont causé 20 morts (dont 18 en outre-mer) et 25 blessés (dont 24 en outre-mer).
La Guadeloupe est le territoire d'outre-mer le plus touché par les accidents causés par les airbags Takata avec une dizaine de décès recensés.
Fin novembre, un automobiliste est également décédé en raison d'un airbag défaillant à La Réunion où au 30 novembre, 20.416 véhicules potentiellement dangereux étaient toujours en circulation, selon la préfecture.
Avec AFP et RCI Guadeloupe























