Le PDG de The Metals Company (TMC) Gerard Barron n’a « aucun doute », son entreprise pionnière dans la prospection minière sous-marine sera bien la première à extraire les minerais convoités en haute mer, grâce à un coup de pouce de Donald Trump, assure-t-il dans un entretien jeudi avec l’AFP à New York.
Tournant le dos à l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM) compétente en la matière, l’entreprise canadienne TMC a créé la surprise en sollicitant auprès de l’administration américaine, via une filiale aux États-Unis, le premier permis d’extraction minière commerciale dans les eaux internationales. TMC attend une réponse courant juin.
L’annonce intervient à quelques jours de la Conférence des Nations unies sur l’Océan, à Nice, durant laquelle la question de l’exploration et l’exploitation des fonds marins sera incontournable. En France, où l’Assemblée nationale avait voté un moratoire sur l’exploitation des fonds marins, l’annonce suscite de « vives inquiétudes » du côté de la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher. Des inquiétudes partagées par la communauté scientifique.
Pour Gerard Barron, qui dit s’appuyer sur des études d’impacts financées à hauteur de 400 millions, l’exploitation minière terrestre serait bien plus polluante que l’exploitation des fonds marins, où il n’y aurait « personne ». « Nous pensons que nous disposons désormais de suffisamment de données pour répondre à la plupart des préoccupations soulevées par ceux qui s’opposent à l’industrie », avait-il affirmé en mars 2024.
« Nous sommes en train de tirer le coup d’envoi d’une nouvelle industrie. Nous avons surmonté tant d’obstacles pour en arriver là. Et maintenant, le travail commence », a-t-il affirmé à The Australian Financial Review. D’après Challenges, son objectif est d’extraire, à partir de janvier 2026, 1,3 million de tonnes par an de matière brute, puis 3 millions dans les années 2030, et davantage par la suite, malgré les doutes sur la viabilité commerciale de cette industrie.
En face, la ministre française de la Transition écologique a enjoint ses homologues canadiens de l’Environnement et de l’Énergie contacter TMC pour s’assurer que son action s’inscrive « dans le cadre des engagements internationaux » pris par le Canada, qui fait partie des 33 États en faveur d’un moratoire sur l’exploitation des fonds marins.
Avec AFP