Cinq choses à retenir au lendemain des Législatives 2022 en Outre-mer

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Cinq choses à retenir au lendemain des Législatives 2022 en Outre-mer

Bons scores de la NUPES, percée des indépendantistes, recul du nombre de femmes, corrélation avec la Présidentielle et participation des électeurs : voici cinq choses à retenir au lendemain des élections législatives 2022 en Outre-mer.

La NUPES en force :

Dans les Antilles, en Guyane, à La Réunion ou en Polynésie française : la NUPES a gagné des sièges en Outre-mer ce dimanche soir. En 2017, les rangs du PS, de la France insoumise et du GDR comptaient 11 députés.

En 2022, la gauche unie sous la bannière NUPES comptera 16 députés ultramarins, voir 18 si Johnny Hajjar, élu en Martinique sous l’étiquette PPM, et Jean-Victor Castor du Mouvement de Décolonisation et d’Émancipation Sociale (MDES) rejoignent les rangs de la NUPES.

La confédération autour d’Emmanuel Macron a, de son côté, au moins 4 députés, contre 7 dans la précédente mandature. Mais la plus forte hémorragie vient de la droite LR, qui n’a gagné qu’un député, Mansour Kamardine. En 2017, le groupe LR en comptait 6. En 2017, trois autres députés, de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie, siégeaient à l’UDI.  

Reste à savoir où se positionneront les élus sans étiquette comme Nathalie Bassire à La Réunion (ancienne LR), Estelle Youssoufa à Mayotte ou encore, Stéphane Lenormand à Saint-Pierre et Miquelon. Pour rappel, on compte 27 députés Outre-mer.

Percée des indépendantistes :

Si les indépendantistes kanak du FLNKS ont, une nouvelle fois, échoué à faire élire un député, les indépendantistes polynésiens ont fait un historique carton plein ce dimanche, en faisant élire leurs trois candidats dans les trois circonscriptions de la Collectivité d’Outre-mer.

Tematai Le Gayic, plus jeune député de la Ve République et étudiant, et Steve Chailloux, anthropologue et professeur de Langues tahitiennes, vont rejoindre Moetai Brotherson, premier indépendantiste polynésien à avoir été élu en 2017, à l’Assemblée nationale. Soutenus par la NUPES, ils se sont tous les trois présentés sous la bannière du parti indépendantiste polynésien, le Tavini Huira’atira ("Servir le peuple"), fondé à la fin des années 70 par Oscar Temaru.

En Guyane, Jean-Victor Castor, natif de Sinnamary, est un des membres fondateurs du Mouvement de Décolonisation et d’Émancipation sociale (MDES) guyanais. Il est aussi membre de l’Union des Travailleurs Guyanais et a participé à de nombreuses manifestations populaires et politiques en Guyane.

Recul du nombre de femmes :

Seulement quatre femmes ultramarines ont été élues députées ce dimanche, contre dix en 2017, sans compter Ericka Bareigts ou et Huguette Bello, élues en 2017 mais appelées à exercer d’autres mandats, respectivement en 2020 et 2021. Certes, les femmes députées en Outre-mer n’étaient déjà pas très nombreuses en 2017, mais la baisse demeure significative.

Les quatre femmes élues ce dimanche sont toutes d’un territoire de l’Océan indien : Estelle Youssafa à Mayotte, Karine Lebon, Nathalie Bassire, Emeline K/Bidi à La Réunion. Les Outre-mer peuvent se consoler en ayant élu en majorité des primo-députés, 15, dont le plus jeune député de la Ve République. À noter que ce recul du nombre de femmes députées s'observe à l'échelle nationale. 

Corrélation avec la Présidentielle :

Le nombre de députés ultramarins soutenus par la NUPES témoignent des bons scores de Jean-Luc Mélenchon à la Présidentielle. Le candidat de l’Union populaire, avant de s’allier avec d’autres partis historiques de gauche pour les Législatives, était arrivé aisément en tête sur le total des votes en Outre-mer au premier tour, et spécialement aux Antilles-Guyane, à Saint-Pierre et Miquelon et à La Réunion.

Emmanuel Macron et sa confédération présidentielle Ensemble ! se sont maintenus en Nouvelle-Calédonie et à Wallis et Futuna puisque les trois députés issus de ces territoires sont investis ou soutenus par Ensemble !. En revanche, en Polynésie, où Emmanuel Macron était aussi arrivé en tête aux deux tours de la Présidentielle, aucun des candidats investis par la confédération macroniste n’a réussi à s’imposer.

Quant au Rassemblement national, qui avait hissé sa candidate en tête du second tour dans les territoires atlantiques et indiens avec parfois des scores proches des 70%, il n’obtient aucun député Outre-mer à l’issue des Législatives. Pire encore, 20 candidats investis RN sur 21 ont été éliminés dès le premier tour. En Guadeloupe, Rody Tolassy a été battu au second tour par le député sortant Max Mathiasin (MoDem). 

Sursaut de la participation, toujours en baisse :

Les électeurs se sont davantage mobilisés pour ce second tour des Législatives, en comparaison avec le premier tour. Toutes les participations sont en hausse sauf dans la 4ème circonscription de Guadeloupe. Peu surprenant puisqu’au final, un seul candidat était présent ce dimanche après l’abandon de Marie-Luce Penchard entre les deux tours.

Toutefois, ces hausses de participation demeurent à la marge, entre 2 et 4% de plus en moyenne, sauf en Polynésie. En effet, dans cette Collectivité d’Outre-mer, les participations ont fait des bonds de 9 à 11% selon les circonscriptions, dépassant le seuil de 50% de participation. En moyenne, sur l’ensemble de ce territoire, la mobilisation des électeurs s’est établie à 52,30%, contre 42,16% au premier tour. C'est même mieux qu'en 2017 où le taux de participation était de 47,21% au second tour. Une hausse considérable de la mobilisation qui, semble-t-il, a été favorable aux candidats indépendantistes.

Enfin, le territoire qui a le plus voté reste Wallis et Futuna, avec un taux de participation de 78,46% ce dimanche contre 78,22% au premier tour. Un chiffre qui reste toutefois, comme dans tous les Outre-mer, en dessous du niveau de 2017 (81,27%).

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