Budget - LODEOM : Les co-présidents du MEDEF Outre-mer se mobilisent aussi et alertent Sébastien Lecornu sur un « choc sans précédent » pour l’économie ultramarine

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Budget - LODEOM : Les co-présidents du MEDEF Outre-mer se mobilisent aussi et alertent Sébastien Lecornu sur un « choc sans précédent » pour l’économie ultramarine

Le Comité des Outre-mer du MEDEF a adressé un courrier au Premier ministre Sébastien Lecornu pour l’alerter sur l’impact « grave et disproportionné » des orientations budgétaires envisagées pour 2026, qui pourraient priver les territoires ultramarins de près de 800 millions d’euros par an de dispositifs de soutien à l’emploi et à l’investissement.

 

Alors l'examen du projet de loi de finances a débuté à l'Assemblée nationale, le secteur économique continue de de se mobiliser contre la suppression de la LODEOM. Après les élus ultramarins et la FEDOM, le patronat ultramarin du MEDEF fait entendre sa voix. Selon la lettre signée par Thara Govindin, co-présidente du Comité des Outre-mer, et Bruno Arcadipane, vice-président du MEDEF et co-président du Medef Outre-mer, ces coupes budgétaires viseraient notamment la LODEOM sociale et les aides fiscales à l’investissement productif, deux leviers essentiels du développement économique local. « Cette perspective constitue pour nos territoires un choc sans précédent », écrivent les signataires, estimant que ces mesures entraîneraient une hausse du coût du travail, un frein à l’embauche et la mise en péril de milliers d’emplois.

Les responsables patronaux dénoncent une asymétrie de traitement entre entreprises ultramarines et hexagonales, jugeant « difficilement compréhensible » que seuls les Outre-mer soient concernés par l’effort d’économies, alors que leurs contraintes structurelles – insularité, éloignement, surcoûts logistiques, petite taille des marchés – demeurent fortes.

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Le Comité du MEDEF rappelle que la LODEOM sociale n’est pas « un privilège » mais « un mécanisme compensatoire », et que le soutien à l’investissement productif constitue un instrument vital pour le financement des entreprises dans des contextes bancaires souvent limités.

Le courrier appelle le gouvernement à pérenniser ces dispositifs, à garantir une clause de stabilité économique pluriannuelle, et surtout à ouvrir une véritable concertation avec les acteurs ultramarins avant toute réforme. « Les Outre-mer ne peuvent être les variables d’ajustement d’une trajectoire budgétaire nationale. Cela serait économiquement inefficace, socialement dangereux et politiquement lourd de conséquences », insiste le MEDEF, qui évoque la mobilisation unanime du monde économique et la pétition déjà signée par des milliers de citoyens et entrepreneurs.

Les signataires rappellent enfin la « connaissance des enjeux ultramarins » de Sébastien Lecornu, qui avait, en tant que ministre des Outre-mer, travaillé avec les représentants économiques pour créer AL’MA, acteur du logement social à Mayotte.

En conclusion, le MEDEF appelle le gouvernement à renoncer à toute réduction brutale des dispositifs ultramarins et à préserver « l’équité et le respect entre les territoires » au nom de la cohésion nationale.