La préfecture de Guadeloupe a lancé mercredi une vaste campagne de rappel pour "accélérer le retrait" des airbags défectueux Takata dans l'archipel, indiquant qu'un véhicule sur dix en circulation est "potentiellement dangereux".
"On avait identifié 40.000 voitures qui circulaient encore avec ces airbags sur le territoire, (...) c'est énorme", a expliqué à l'AFP le préfet de ce département d'outremer, Xavier Lefort. Quelque 20.000 véhicules doivent encore faire changer leurs airbags, a-t-il ajouté.
A cause d'un gaz qui vieillit mal, les airbags Takata défaillants risquent d'exploser en projetant des pièces au visage des conducteurs. Leur dégradation est accélérée sous les climats chauds et humides. Le scandale de ces airbags secoue le secteur de l'automobile depuis 2014, forçant de nombreux constructeurs à immobiliser des centaines de milliers de véhicules à travers le monde, afin de remplacer ces équipements de sécurité. Plusieurs constructeurs automobiles sont visés par des plaintes, dont BMW, Toyota, Mercedes et Volkswagen.
En Guadeloupe, la préfecture a mis en place un numéro vert (0800 700 800), et a lancé une importante campagne de communication pour informer les automobilistes des dangers qu'ils encourent et les inciter à faire changer leurs airbags. Les autorités souhaitent "faciliter la vérification ainsi que la prise de rendez-vous pour le remplacement" des équipements.
La préfecture a indiqué avoir aussi dévoilé, en lien avec le groupement des concessionnaires automobile de Guadeloupe, une liste des véhicules "concernés par une campagne de rappel en cours ou à venir en fonction de l'analyse des risques réalisée par le constructeur".

Selon cette liste, 30 marques sont concernées, pour plus de 200 modèles, dans l'archipel guadeloupéen. Les marques comportant le plus de modèles dangereux sont BMW - 26 modèles - et Volkswagen - 21 modèles- .
En avril, la Chancellerie a demandé le regroupement à la Jirs de Paris de l'ensemble des enquêtes menées sur les conséquences des défaillances de ces airbags, notamment celles relatives à des homicides involontaires.
Un nouveau décès lié au déclenchement d'un airbag défectueux avait été enregistré fin mars en Guadeloupe.
Jusqu'à l'annonce de ce nouveau décès, le ministère des Transports avait recensé 29 accidents ayant provoqué onze décès outre-mer et un en dans l'Hexagone