Arrivée en juillet 2023 à la tête de la Délégation de la Polynésie française à Paris, Sarah Teriitaumihau poursuit la « réorganisation et restructuration du service » avant de lui « donner un nouvel élan » tout en ouvrant encore le bâtiment à son public et au-delà. Un peu plus d’un an après son entrée en fonction, la déléguée a répondu à nos questions.
Ancienne chargée de mission à la DGOM, collaboratrice parlementaire, ou encore responsable communication à l’ENSAE Paris, Sarah Teriitaumihau a rejoint la Délégation de la Polynésie française à Paris le 1er juillet 2023. Au bout d’un peu plus d’un an après sa prise de fonction, la déléguée poursuit donc son « travail de réorganisation et de restructuration » afin d’atteindre le cap qu’elle s’est fixé « avec une base solide et stable ».
Une réorganisation qui a nécessité la « mise en place d’une stratégie de reconsolidation des liens » avec les différents « publics de la Délégation ». À savoir, les institutions -Ministères et représentations ultramarines-, les acteurs économiques et culturels -en lien avec Air Tahiti Nui ou Tahiti Tourisme-, les communautés -étudiants, associations ou encore patients polynésiens- qui nécessitent un accompagnement ou une prise en charge dans l’Hexagone.
Sarah Teriitaumihau a souhaité, à titre d’exemple, « comprendre dans un premier temps les besoins des associations » pour ensuite renforcer « leur accompagnement » et le soutien à leurs activités, « en mettant en place des outils qui vont leur permettre de faciliter leurs actions au quotidien et de décupler l'impact qu'ils peuvent avoir », elles qui sont « des intermédiaires entre la Délégation qui est donc la représentation du pays ici, et les membres de la diaspora ».
Parmi ces outils, Sarah Teriitaumihau évoque notamment « l'accueil et la mise à disposition des espaces ». « On va poursuivre cette ouverture de tout le premier étage en espace de coworking, notamment pour ces associations, mais aussi pour les entrepreneurs, tous les Polynésiens qui sont de passage, qui ont un intérêt à avoir une base ici à Paris le temps de leur mission pour accueillir du public, faire des événements, se retrouver, travailler simplement ».
La mise à disposition des espaces, c’est aussi pour la Déléguée l’ambition d’ouvrir un espace « workshop » dédié aux danseurs polynésiens, de réaménager les cuisines pour permettre aux associations de développer les ventes de plats, partie essentielle de leurs financements, voire même, aménager un espace restaurant… Elle salue d’ailleurs ce travail d’ouverture entamé par l’ancienne déléguée et les équipes toujours en place, à travers la création d’un marché polynésien annuel, devenu incontournable, ou encore l’accueil d’expositions et d’artistes.
Dans le cadre de cette restructuration, Sarah Teriitaumihau a aussi accueilli une nouvelle correspondante aux Affaires européennes, Emilia Manin, « qui va représenter la Polynésie française auprès de l'OCTA, l'organisation des PTOM au niveau européen ». Autre recrutement, celui de Joyce Ariiotima, pour reprendre toute la gestion administrative et financière de la délégation. « On est en train de conclure un troisième recrutement sur le volet communication. Ça va permettre de renforcer les équipes et d'être plus fort dans l'impact qu'on peut avoir auprès de nos publics ».
Une course d’endurance et une tâche complexe pour la Déléguée de la Polynésie, qui a toujours pour objectif de « donner un nouvel élan à cette délégation avec un projet clair, des indicateurs de performance et des actions qui sont déjà identifiées sur les prochaines années, tout en conservant les missions de représentation, les missions institutionnelles, économiques et culturelles et la mission de renforcement des liens avec la communauté ».
« Nous avons été dotés d'un budget qui nous permet d’être ambitieux dans nos projets, ainsi que d’un budget de rénovation du bâtiment qui est important, parce qu'il n'avait pas été rénové depuis un long moment. C'est un beau bâtiment de neuf niveaux en plein cœur de Paris, sur le boulevard Saint-Germain. Mais il s'était un peu vidé. C'est pour ça que dès mes premières actions, j’ai tenu à le rouvrir à son public », ajoute la déléguée.
Pour ce faire, Sarah Teriitaumihau peut compter sur le soutien du gouvernement polynésien du président Moetai Brotherson, avec qui elle reste en lien étroit. « Il suit de très près ce qu'on fait ici, parce que cette représentation, pour lui, elle a une importance », explique la déléguée qui rappelle que, par le passé, « la question s'est posée à plusieurs reprises de la fermeture de cette délégation, en tout cas de son utilité par rapport à son coût réel », notamment dans des rapports de la Cours des comptes.
Moetai Brotherson « a fait un choix qui, pour moi est un vrai choix politique, de maintenir cette représentation à Paris », conclut la Déléguée qui voit dans ce suivi « un signal très fort de confiance dans ce que nous voulons mettre en place ».