Le gouvernement a autorisé, ce mercredi 14 mai, la société minière Georges Montagnat (SMGM) à exporter du minerai de type saprolitique au profit de la société Negative Metal Materials (NMM) basée aux États-Unis. Et ce, à raison de 200 000 tonnes par an pour une période de trois ans. Un "test" qui doit permettre à la Nouvelle-Calédonie de diversifier ses clients, jusque-là concentrés en Chine et, dans une moindre mesure, au Japon et en Australie. Précisions avec notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.
C’est une autorisation qui doit faire office de "test". Le gouvernement vient d’autoriser la société minière Georges Montagnat (SMGM), quatrième exportateur du pays, à envoyer une partie de sa production vers les États-Unis. Dans le détail, 200 000 tonnes de nickel de type saprolitique sont admises chaque année, pour une durée limitée à trois ans.
Ces minerais calédoniens seront réceptionnés par l’usine de la société américaine Negative Emissions Materials (dont le nom commercial est Atlas Materials) qui possède un procédé hydrométallurgique "innovant" d’extraction du nickel, qui "est très bénéfique pour l’environnement", avance le porte-parole du gouvernement. Ce nouveau débouché potentiel intervient dans un contexte de surproduction mondiale qui maintient les prix "sous pression".
"En Nouvelle-Calédonie, les opérateurs miniers à l’export sont très dépendants de nos clients traditionnels, la Chine, le Japon et l’Australie. C’est pourquoi ils essayent de se diversifier, comme la société SMGM, explique Christopher Gygès, selon qui la "teneur importante" du minerai local présente un potentiel non négligeable, notamment envers ce marché américain. "Les États-Unis sont aussi en demande d’un nickel propre en vue de se constituer des stocks stratégiques, afin d’éviter que la Chine les prennent tous. C’est ce qu’on a essayé de pousser au niveau du gouvernement, et c’est ce qu’on veut pousser au niveau européen."
10 % de taxes douanières
La Nouvelle-Calédonie ayant (pour l'heure) échappé à la longue liste des pays auxquels le président américain Donald Trump a déclaré la guerre commerciale, les droits de douane pour le minerai local seraient ainsi fixés à 10 %. C’est du moins la règle actuellement en vigueur, qui pourrait être réévaluée d’ici juillet. Alors que de la scorie est déjà envoyée vers les États-Unis pour le sablage-peinture, cette autorisation vient ainsi conforter les échanges commerciaux avec le pays qui, bien que marginaux, sont un levier non négligeable de diversification économique. "Il y a une vraie volonté à l’export des sociétés calédoniennes, se félicite Christopher Gygès, qui se veut néanmoins prudent. Il s’agit d’un test qui impliquera d’abord de mener un bilan. Lançons cet export, regardons comment ça marche. Et ensuite, on sera en capacité d’évaluer les volumes - pour l’instant plafonnés à 200 000 tonnes annuelles - qu’on peut exporter vers ce pays." Pour rappel, la Nouvelle-Calédonie n’avait plus cédé de minerai aux États-Unis depuis la fin du siècle dernier.
Par Les Nouvelles Calédoniennes