Ce mercredi matin à Fare -district principal de l’île-, la Société Publique Locale - Te uira api no te mau motu (SPL) a posé la première pierre de la future centrale agri-voltaïque de Huahine. Soutenu par l'État via le Fonds de Transition Énergétique (FTE), ce chantier marque le début de la transition énergétique dans les îles sous le vent. Un sujet de notre partenaire TNTV.
Concessionnaire des services publics de production et de distribution d’électricité sur les îles de Huahine, Raiatea, Taha’a et Rurutu, la SPL est engagée depuis 2022 dans la transformation du modèle énergétique local.
« Afin d’entamer la transition énergétique de ces îles, la SPL a profité de la mise en place du Fonds de Transition Énergétique (FTE) doté par l’État le 27 février 2023 à hauteur de 7,16 milliards de Fcfp sur 4 ans afin d’obtenir les financements nécessaires à ses projets de développement des énergies renouvelables », précise le communiqué.
Sur Huahine, un précédent projet de centrale photovoltaïque avec l’entreprise Akuo Energy n’avait pas abouti en 2022. Cette fois, grâce à la subvention du FTE obtenue en novembre 2024, le projet d’hybridation de la centrale thermique va voir le jour.
Un projet « d’envergure » pour réduire la dépendance au gazole
Le projet consiste en l’installation d’une centrale agrivoltaïque de 3 500 kWc de panneaux solaires installés sur tables hautes ; « de batteries de stockage d’énergie d’une capacité utile de 5 400 kWh » ; et « d’un Energy Management System (EMS) qui permettra l’arrêt complet des groupes électrogènes lorsque les conditions de production photovoltaïque et de stockage sont satisfaisantes. »
L’objectif : « l’augmentation de la part d’énergie renouvelable à hauteur de 53% contre 0,5% en 2024 », soit une production annuelle estimée à 5,27 millions de kWh. Cela permettra « l’économie de 1 155 000 litres de gazole par an » et « la réduction des émissions en CO2 à hauteur de 3 142 tonnes évitées par an soit 78 550 tonnes de CO2 évitées sur la durée de vie du projet qui est de 25 ans ».
Des entreprises locales au cœur du chantier
Le coût global s’élève à 1,26 milliard Francs CFP, financé à 5% par la SPL, à 32% par la subvention du FTE, et à 63% par un emprunt bancaire auprès de l’AFD (Agence française de développement). Les travaux ont été confiés à plusieurs entreprises locales et régionales. La mise en service est prévue pour le quatrième trimestre de 2026.
Une stratégie énergétique étendue à toute la Polynésie
La SPL ne compte pas s’arrêter à Huahine. Comme le rappelle le communiqué, « le projet s’inscrit dans une démarche générale de la SPL, d’effectuer la transition énergétique de l’ensemble des concessions de production et de distribution d’électricité qu’elle opère ».
D’autres projets d’hybridation sont déjà prévus ou en cours à Raiatea et Taha’a (îles sous-le-vent), et à Rurutu et Tubuai (archipel des Australes), avec pour ambition d’atteindre plus de 50% d’énergie photovoltaïque dans le mix énergétique d’ici 2028, contre à peine 1 à 2% aujourd’hui.
TNTV