Avenir de la Nouvelle-Calédonie. Sonia Backes : « Il est temps de construire autre chose »

Alors que plusieurs délégations politiques calédoniennes, indépendantistes et non indépendantistes, ont travaillé sur les conséquences du oui et du non au référendum d’indépendance, à l’invitation du Premier ministre et du ministre des Outre-mer, la rédaction d’Outremers360 a interrogé les principaux acteurs de cette semaine calédonienne.

Après Roch Wamytan et Vaimu’a Muliava, la rédaction d’Outremers360 a reçu la présidente de la province Sud, figure parmi les non indépendantistes, Sonia Backes. Elle fait avec nous le point sur une « une séquence qui a permis un dialogue nourri avec l’État qui a fait un travail remarquable sur les conséquences du oui et du non » et « un vrai dialogue entre les forces politiques calédoniennes ».

Partisante d’un troisième et dernier référendum le plus tôt possible, Sonia Backes insiste néanmoins sur la période de transition prévue au lendemain du 12 décembre. « On sait qu’on se retrouvera au lendemain de ce référendum, pour qu’avant juin 2023, on soit capable de construire un nouveau statut pour la Nouvelle-Calédonie et de se projeter dans une nouvelle séquence », explique-t-elle. 

« Ce qu’on souhaitait, c’est sortir de l’incertitude : cela fait 30 ans  que les Calédoniens sont dans cette séquence des accords de Matignon puis Nouméa, 5 ans qu’ils sont dans cette séquence de référendums successifs et ils vivent avec la peur au ventre, celle de perdre leur nationalité, de ne plus pouvoir vivre chez eux. Cela a assez duré, et quel que soit l’avenir de la Nouvelle-Calédonie, il faut qu’on soit capable de dire quelque chose aux Calédoniens (…), il est temps de construire autre chose »

Sonia Backes salue également l’implication du Président de la République qui « a entendu la volonté des Calédoniens de retrouver de la visibilité, l’objectif qu’on ne sorte pas avec un résultat de référendum qui ne donne accès à rien ». En cas de non, Sonia Backes et ses alliés loyalistes défendront un projet visant à « donner plus de pouvoir aux provinces » car « les provinces arrivent à prendre des décisions au plus proche de la population ».

Durant son séjour à Paris, la présidente de la province Sud a aussi multiplié les contacts à l’échelle nationale et surtout, « avec toutes les tendances politiques ». « Le dossier calédonien doit transcender la question des appartenances politiques », assure-t-elle, en confiant avoir rencontré « sans complexe » un très large éventail de responsables politiques.