A 25 ans, Saméry Techer affiche un CV déjà bien rempli. Lauréat du concours national d’inspecteur de la jeunesse et des sports en 2025, il devient le plus jeune Français à occuper cette fonction. Mais derrière ce titre se cache le parcours d’un jeune Réunionnais profondément attaché à son île, qui a fait de l’engagement sa boussole depuis l’adolescence. Il se confie à Outremers360.

Un engagement de la première heure

À l’âge où beaucoup découvrent leurs premières sorties, Saméry Techer prenait déjà place dans des instances de représentation de la jeunesse. Président du Conseil départemental des jeunes, puis président de plusieurs associations à la Réunion, notamment à la Jeune Chambre économique, il s’aguerrit très tôt à la prise de parole, à la gestion d’équipe et au leadership. « Ces engagements m’ont formé à la responsabilité, raconte-t-il. Quand on préside une association, même jeune, on apprend à naviguer dans un écosystème qu’on ne connaît pas encore, à construire un réseau et à défendre des projets. »

Son bac en poche, Saméry quitte son île à 17 ans pour poursuivre des études de droit et de science politique à Montpellier. « C’était une expérience marquante : partir si jeune, sans attaches dans l’Hexagone, m’a obligé à gagner en autonomie très vite. » La crise sanitaire le ramène sur son île natale. Il en profite pour terminer son Master 2 en droit public à l’université de La Réunion et multiplie les engagements : juriste au Département de La Réunion, coordinateur associatif, puis premier coordinateur réseau du Centre régional Information Jeunesse (CRIJ). 

Il participe à la structuration de politiques jeunesse à Saint-André, avant d’être nommé au Conseil économique, social et environnemental régional (CESER), devenant le plus jeune membre de l’assemblée consultative. En parallèle, il reçoit la médaille de bronze de la jeunesse, des sports et de l’engagement associatif.

Le choix d’une carrière au service des territoires

Sa réussite au concours d’inspecteur de la jeunesse et des sports, en 2025, est la suite logique d’un parcours d’engagement. Affecté aujourd’hui en Saône-et-Loire, il se consacre à la protection des mineurs, au suivi de la vie associative et au contrôle des établissements sportifs. « Ce métier est très polyvalent, explique t-il. Il ne s’agit pas seulement de contrôler, mais aussi d’accompagner les acteurs locaux, collectivités et associations, pour développer des projets qui ont un impact réel pour les jeunes. »

Une vision de la jeunesse et de l’avenir 

Observateur attentif des réalités de terrain, Saméry Techer souligne les défis de sa génération : surconsommation, rapport au numérique, manque d’accès à l’information. « Notre responsabilité, c’est d’adapter les politiques publiques à ces réalités, et de rendre les jeunes acteurs de leur propre vie », insiste-t-il. À ses yeux, l’innovation est la clé : « Innover, ce n’est pas forcément inventer du neuf. C’est savoir adapter les solutions existantes aux spécificités d’un territoire. »

Oser quel que soit l’âge

Malgré son jeune âge, Saméry refuse d’être réduit à l’étiquette de « plus jeune ». « Je me bats pour que les jeunes soient jugés sur leurs compétences, pas sur leur âge. » À ceux qui doutent, il adresse un message limpide : « Il faut oser. Oser entreprendre, oser s’engager, oser porter un projet. C’est la clé pour s’émanciper et faire bouger les lignes. » S’il exerce aujourd’hui dans l’Hexagone, Saméry Techer ne perd pas de vue son objectif : revenir un jour à La Réunion, pour continuer à contribuer au développement de son territoire d’origine. « Partir pour mieux revenir », résume-t-il.