À Madagascar, Emmanuel Macron défend la relation bilatérale et régionale avec la Grande Île de l’océan Indien

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À Madagascar, Emmanuel Macron défend la relation bilatérale et régionale avec la Grande Île de l’océan Indien

Arrivé à Madagascar ce mercredi matin pour une visite d’État de deux jours, le président de la République a défendu la relation de la France avec la Grande Île de l’océan Indien et la place de La Réunion et Mayotte dans la région.

« La France a toujours été proche de Madagascar » a déclaré le président de la République malgache, Andry Rajoelina, lors d’un entretien bilatéral avec Emmanuel Macron. « Je formule le souhait que cette coopération soit de plus en plus fructueuse, que la France s'investisse encore plus à Madagascar » a-t-il ajouté.

Arrivé mercredi matin pour une visite d’État tournée à la fois sur la coopération économique, mémorielle et patrimoniale, mais aussi régionale avec le Sommet des chefs d’État de la Commission de l’océan Indien, Emmanuel Macron a rappelé « l'engagement de la France pour le développement économique et éducatif l'ensemble de la population ». « En matière d'énergie, de numérique, d'infrastructures, de connectivité, de tourisme : plusieurs projets seront finalisés » a ajouté le chef de l’État.

Un accord doit d’ailleurs être signé pour l'entrée d’EDF au capital de la Compagnie générale d'hydroélectricité (CGHV) malgache, avec à la clé, la construction d’un barrage comprenant une retenue de 15 millions de mètres cubes, destiné à démultiplier la production d'électricité du pays. « Nous allons aussi signer des accords importants en termes de sécurisation de vos apports en blé et nous comptons être des partenaires de votre développement agricole » a assuré Emmanuel Macron.

Cette visite sera aussi l’occasion d’aborder les sujets mémoriels et patrimoniaux, a rappelé le chef de l’État. En 2020, la France avait restitué une pièce du trône de la reine Ranavalona III et compte aller plus loin en restituant les crânes sakalava.  

Le crâne du roi Toera, décapité en 1897 par les troupes françaises et emporté comme trophée en France, ne sera pas restitué comme prévu à l'occasion de cette visite. Des descendants du roi s'opposaient à une restitution en avril, synonyme de malheur selon les traditions locales. La famille a en outre demandé que le tombeau du roi, récemment profané, soit restauré avant d'accueillir dignement les restes humains.

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Dans son discours, Emmanuel Macron a aussi évoqué les enjeux sécuritaires dans la région, et dans la lutte contre la pêche illégale ou encore face aux « prédations et provocations géopolitiques », en mettant en exergue l’opération Tulipe en cours sur le territoire malgache et qui regroupe l'ensemble des forces de la région. « Ce sont 500 militaires français qui ont été déployés dans ce cadre, ce qui est à mes yeux un point important », estime Emmanuel Macron.

Sur la coopération régionale, « la France est un contributeur important de la COI et en particulier, à travers les projets pour la sécurité alimentaire », thème retenu pour le Sommet des chefs d’État de la COI. « Nous souhaitons en quelque sorte faire levier sur la coopération régionale pour faire encore davantage en matière de coopération bilatérale », a ajouté Emmanuel Macron, qui souligne aussi la présence des présidents de La Réunion et Mayotte lors de cette visite.

Huguette Bello, Cyrille Melchior et Ben Issa Ousseni « sont à nos côtés, avec le vice-président du Parlement européen Younous Omarjee, pour porter la voix de ces territoires français éminemment intégrés dans l'espace qui est le vôtre et voulant aussi davantage travailler avec votre pays et avec toute la sous-région », a insisté Emmanuel Macron, qui souhaite avancer sur l’intégration de Mayotte à la COI, à laquelle s’oppose les Comores.

Emmanuel Macron a aussi évoqué des accompagnements financiers dans le ferroviaire, la santé, l’enseignement supérieur, et également des partenariats stratégiques sur les terres rares et les minerais critiques, composantes nécessaires à l’énergie photovoltaïque. Le président de la République appelle à « des rendez-vous réguliers » entre les administrations des deux pays « pour qu'à l'été, nous puissions finaliser une feuille de route, un partenariat stratégique commun qui vienne à décliner l'ensemble de ces priorités et les financements qui les accompagnent ».