Outre-mer French Tech Days : Unies à La Réunion, les Start up ultramarines se donnent rendez-vous pour une prochaine édition

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Outre-mer French Tech Days : Unies à La Réunion, les Start up ultramarines se donnent rendez-vous pour une prochaine édition

Deux jours durant, La Réunion s’est mue en capitale des Start up ultramarines, dans le cadre de l’événement Outre-mer French Tech Days, rassemblant également les French Tech Maurice, Naïrobi, Afrique du Sud et Antanarivo. À l’issue de cette première édition réussie, les French Tech se donnent déjà rendez-vous dans un an en Nouvelle-Calédonie.

« On a un peu du mal à se positionner dans l’écosystème de la Tech parce que les DROM ne sont pas reconnus comme des territoires producteurs de solutions. C’est pour ça que s’unifier donne de la visibilité » confié Laetitia Christophe, fondatrice de Laé Santé. La Guadeloupéenne, venue à La Réunion pour les Outre-mer French Tech Days, croit en ce rassemblement des Outre-mer pour davantage peser sur l’Hexagone. 

Et c’est le sentiment général des Startuppers venus sur l’île de l’océan Indien faire valoir leur pierre à la Tech. De Nouvelle-Calédonie aux Antilles, en passant par la Polynésie, Mayotte et les États de la région Afrique australe et océan Indien : les quelque 300 personnes rassemblées au domaine du Moca, sur les hauts de Saint-Denis, partent avec l’envie de se fédérer encore pour s’imposer au national et à l’international.

« J’ai toujours entendu parler des Outre-mer comme des territoires compliqués avec des freins » ajoute l’entrepreneuse de Guadeloupe. « Ici, on trouve une clé pour avancer plus sereinement ». « C’est toujours intéressant d’échanger avec la communauté des Start up, et des Start up Outre-mer. De voir les bonnes pratiques et échanger sur le futur » abonde Mike Ah Tchoy, représentant de la Start up polynésienne Ito Ito.

Conçue pour créer une « addiction positive au sport », cette application s’attaque en outre aux fléaux du surpoids et de la sédentarité, présents dans tous les Outre-mer. « On a l’occasion de parler de nos solutions à l’ensemble des Start up présentes, et aux fonds d’investissements. On vise le développement de notre solution au-delà de nos frontières », ajoute-t-il. « C’est un sujet qui peut être porté par des instances publiques locales et il y a un lien avec les organismes de sécurité sociale de chaque territoire ».

« C’était très important de venir ici représenter la Martinique. C’est un événement inédit et la première fois qu’on regroupe autant de French Tech ultramarines », a constaté Grégory Guillou, représentant de la French Tech Martinique. « Nos Start up ont des choses à valoriser ». « On a des cerveaux en Outre-mer. Bien souvent on manque de légitimité, on se plaint de nos contraintes, mais c’est de nos contraintes que naissent les innovations. On veut crier haut et fort qu’on est porteur d’innovation ».

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Pour le développement à l’international, la French Tech Réunion, première capitale French Tech en Outre-mer, a fait appel pour son événement à Business France, et son directeur général Laurent Saint-Martin. « Les Outre-mer à l’export ont un énorme potentiel, un vrai savoir-faire qu’il faut faire connaître à l’international » assure-t-il.

L’organisme a profité de pouvoir « parler à tout le monde en même temps » pour présenter ses dispositifs d’aide à l’exportation aux entreprises ultramarines. Business France a aussi signé jeudi une nouvelle convention de partenariat avec le Ministère des Outre-mer, qui porte la prise en charge des programmes par l’État jusqu’à 50 à 70%. Ajouté à cela, « pour les entreprises lauréates du French Tech 2030, nous les accompagnons sur mesures pendant 30 mois avec des financements spécifiques de 50 000 euros ».

À travers la présence de French Tech basées dans les pays riverains de l’océan Indien, les Start-up ultramarines ont pu appréhender l’intérêt que pourraient susciter leurs solutions à l'international. « On est impliqué dans la régionalisation de cet écosystème » confirme Stéphanie Bouloc, représentante de la French Tech Maurice, île sœur de La Réunion, à seulement 20 minutes de vol. 

« Pour nous ces échanges sont très importants pour voir ces viviers de talents, les investisseurs », poursuit-elle. Si les îles ont « toutes les mêmes problématiques », reste toutefois à lever quelques obstacles liés aux frontières et à la souveraineté. La French Tech Maurice lance d’ailleurs un appel French Tech ultramarines pour participer aux Green Tech Days, entre mars et avril.

« On souhaite avoir de vraies coopérations avec les autres Outre-mer, et faire vivre l’axe indopacifique » déclare Christopher Gygès, membre du gouvernement calédonien chargé de l’Économie numérique, qui repart avec un objectif : conclure un MOU avec La Réunion, sur la base de celui conclu avec les French Tech du Pacifique. « Il y a des innovations qu’on peut reproduire en Nouvelle-Calédonie », notamment dans l’agri-photovoltaïque ou l’aquaculture. « Il y a une vraie complémentarité entre nos deux territoires ». 

« Mission accomplie » pour le président de la French Tech Réunion, Florent Montrouge. « Une très grande réussite », non seulement par la synergie créée lors de cet événement premier du nom, mais aussi par la venue lors de l’ouverture de trois ministres -Philippe Vigier, Jean-Noël Barrot et Olivier Becht. Pour le président de la French Tech Réunion, l’île n’a pas aussi bien porté son nom et son métissage que durant ces deux jours, et il prévoit déjà une seconde édition, l’année prochaine en Nouvelle-Calédonie, espère-t-il. « On a vocation à ce que ce soit un événement récurrent qui mette à chaque fois en évidence un territoire ».