Un accord a été signé entre les autorités martiniquaises et sainte-luciennes pour mieux contrôler les trafics en mer et dans les airs. Objectif : lutter plus efficacement contre la criminalité transfrontalière, les armes et le narcotrafic, dans notre région où les échanges illégaux se multiplient. Le procureur général de la cour d’appel de Fort-de-France, Patrice Cambérou, fait le bilan sur la situation en Martinique. Détails avec notre partenaire RCI Martinique.
En ce début de mois, la Martinique et Sainte-Lucie ont franchi un nouveau cap dans leurs relations bilatérales. Les deux territoires ont signé un accord de coopération judiciaire et sécuritaire, un geste presque inédit dans la zone Caraïbe. Il prévoit un renforcement des contrôles entre les îles, en mer comme dans les airs.
Le procureur général de la cour d’appel de Fort-de-France, Patrice Cambérou, s’est rendu à Sainte-Lucie pour rencontrer son homologue, l’Attorney General.
Si le fond des dossiers n’a pas été évoqué, les deux magistrats ont avancé sur les pistes de coopération, notamment en matière d’extradition de criminels recherchés.
Un contexte de délinquance préoccupant
Les violences avec armes et le trafic de stupéfiants restent au cœur des préoccupations en Martinique. Patrice Cambérou reconnaît un niveau de délinquance inquiétant, mais assure que la justice agit: «Je pense qu'on est en passe d'avoir vraiment prise sur la circulation des armes. Dire que ça n'est pas inquiétant, ce serait vraiment excessif. Savoir qu'il y a des armes qui circulent et que certaines personnes très jeunes les utilisent, forcément, c'est très inquiétant. Mais nous sommes en train de faire les choses et le procureur est en train de faire le nécessaire pour réduire les délais de procédure et avoir des réponses très fermes. La surpopulation carcérale en témoigne.»
Face aux trafics internationaux et à la porosité des frontières maritimes, le procureur général appelle à renforcer la coopération judiciaire régionale, notamment en simplifiant les procédures d’extradition: «Nous devons créer les conditions pour qu'à terme, nous ayons un mandat un peu comme le mandat d'arrêt européen, mais un mandat qui serait parfaitement adapté à cette zone du monde. Il existe déjà un mandat CARICOM, mandat d'arrêt, qui simplifierait cette procédure d'extradition internationale qui passe par la voie diplomatique. On aurait un circuit beaucoup plus court pour appréhender une personne et la récupérer sur notre territoire.»























