INTERVIEW. Hervé Mariton, président de la FEDOM : « Il n’y a pas d’avenir des Outre-mer sans développement des entreprises »

Élu président de la Fédération des Entreprises Outre-mer (FEDOM) en mai 2021, Hervé Mariton a répondu aux questions de la rédaction d’Outremers360. En ce début d’année, il revient sur les « défis de taille » et les « enjeux importants » des économies ultramarines, en particulier sur l’octroi de mer, l’emploi et la jeunesse, la mission de la FEDOM ou encore, la présidentielle.

« Il n’y a pas d’avenir des Outre-mer sans développement des entreprises » a déclaré l’ancien ministre des Outre-mer sous Jacques Chirac. « La part du produit intérieur brut des Collectivités d’Outre-mer (…) venant des entreprises est, au mieux, insuffisante et souvent, très insuffisante ». Pour Hervé Mariton, le « job de la FEDOM » est de « faire en sorte que les entreprises aient une plus grande part dans la vie de ces territoires ».

Sur l’octroi de mer, « des progrès sont sans doute possibles » observe Hervé Mariton, qui note que « le gouvernement a mis le sujet sur la table ». « On est assez prudent sur ce sujet » poursuit-il, « l’octroi de mer ne se présente pas de la même manière à La Réunion qu’il se présente aux Antilles » : « Les autorités locales à La Réunion ont joué davantage de la possibilité de moduler les taux de sorte à ce qu’il y ait moins de charge fiscale sur les produits de première nécessité ».

Le président de la FEDOM rappelle que « derrière l’octroi de mer il y a la question (…) de certaines dépenses de certaines collectivités locales » et estime : « Il y surement en matière de dépenses quelques économies à réaliser ». « Avant de casser ce qui existe, il faut avoir une idée raisonnable de la manière dont on atterrit », ajoute Hervé Mariton. « Il y a des progrès possibles à l’intérieur du périmètre octroi de mer, et s’il y a de meilleurs outils fiscaux, pourquoi pas, en ayant en tête qu’il y a plusieurs enjeux : le financement des collectivités (…), la protection de la production locale et la vie chère ».

Hervé Mariton a évoqué la « situation de l’emploi », selon lui « absolument catastrophique ». Il appelle à « faire en sorte qu’il y ait un espoir dans l’avenir, l’évolution de l’économie ». « J’ai souligné combien les économies de petite dimension peuvent être des économies particulièrement intéressées par l’évolution de l’industrie, l’industrie du futur, l’industrie 4.0 », a-t-il estimé, assurant que « la Fedom s’associe aux initiatives (…) pour aider à l’emploi des jeunes sur tout le spectre ». 

Le président de la Fedom en appelle aussi à « une certaine stabilité dans les politiques économiques ». « On souhaite aussi que le paysage institutionnel soit aussi simple et lisible : la multiplication des acteurs institutionnels et des guichets peut rendre les choses plus compliquées et peu efficaces », a-t-il ajouté. Et fidèle à sa devise de développement des Outre-mer par le développement des entreprises, Hervé Mariton donne un coup de bâton aux « emplois publics » : « il y en a déjà trop ». « L’avenir des Outre-mer c’est le développement de l’emploi dans les entreprises », a-t-il insisté.

Avec l’année électorale qui s’ouvre, la FEDOM entend naturellement peser dans les débats et les programmes. « Nous allons interroger les différents candidats à la présidentielle (…) et nous préparons des auditions et nous formulerons les propositions de la Fedom », a-t-il expliqué, annonçant avoir d’ores et déjà interrogé les candidats en décembre. « Il faut que ces candidats démontrent leur engagement pour le progrès économique, le progrès des entreprises Outre-mer », a conclu le président de la FEDOM.