Le Paris Saint-Germain a annoncé samedi la prolongation de contrat, jusqu'en 2029, de sa pépite Warren Zaïre-Emery, nouveau prodige du football français d’origine martiniquaise qui, à 18 ans, s'est déjà imposé dans l'équipe-type parisienne et fait partie du groupe France.

Juste avant le coup d'envoi du match contre Le Havre (3-3), le « titi » s'est présenté sur la pelouse du Parc des Princes aux côtés du président du PSG Nasser Al-Khelaïfi avec un maillot 2029 entre les mains. Il a été acclamé par le public, qui en a fait son chouchou cette saison. « Je suis très fier et heureux de poursuivre mon aventure avec le club de mes débuts », s'est réjoui « WZE » dans un communiqué du club, avant de réaliser sa 7e passe décisive de la saison. 

« Je n'avais aucun doute sur le fait qu'il renouvellerait son contrat, car il croit au projet et le PSG est dans son cœur. Depuis qu'il est arrivé dans notre club il y a 10 ans, il a travaillé dur pour développer son fantastique talent », a de son côté commenté Nasser Al-Khelaïfi. C'est à la fois le présent et l'avenir que le club de la capitale a voulu sécuriser avec cette prolongation, avant le départ attendu cet été de la superstar Kylian Mbappé.

Marges de progression

Le présent, parce que Warren Zaïre-Emery est peut-être le titulaire le plus indiscutable au milieu de terrain avec Vitinha. Il est aligné lors de tous les grands matches comme lors de la demi-finale retour de Ligue des champions contre le FC Barcelone (4-1). Cette saison, il a marqué trois buts (7 passes) toutes compétitions confondues dont un capital contre Dortmund en phase de groupe (1-1).

L'avenir, car avec ce contrat longue durée, le club espère faire de lui un cadre de son effectif pour de nombreuses années, le soustrayant aux convoitises des autres grands clubs européens. Sur le site spécialisé Transfermarkt, sa cote est évaluée à 60 millions d'euros. Et elle est susceptible de grimper, car il n'a que 18 ans, franchit des caps à toute vitesse et conserve d'importantes marges de progression.

Formé au club, le natif de Montreuil connaît sa première titularisation avec l'équipe première en janvier 2023 et impressionne alors par ses capacités de projection, sa justesse dans le jeu et sa puissance physique. Christophe Galtier décide de lui faire confiance et le titularise régulièrement jusqu'à la fin de saison. « WZE » poursuit sur sa lancée et devient du haut de ses 17 ans l'un des hommes forts du nouveau coach Luis Enrique, qui lui tresse des louanges, comme sur sa chaîne Twitch le 21 mars : « C'est un des joyaux que nous avons trouvé au PSG. Il est déjà en sélection ».

Capable de « griffer »

L'entraîneur espagnol souligne qu'outre ses « qualités physiques et techniques, Zaïre-Emery possède une intelligence au-dessus de la moyenne ». « Ce qui me plaît chez lui, c'est sa capacité à se connecter aux autres joueurs. Warren est l'un des meilleurs sur ce point », l'encense-t-il. Samedi soir, l'Espagnol s'est dit « content » de cette prolongation d'un joueur venu du centre de formation : « j'espère que d'autres joueurs qui viennent du centre vont prolonger ». 

Guy Stéphan, l'adjoint de Didier Deschamps -qui devrait l'appeler pour l'Euro cet été- a abondé auprès de France Info : « C'est un milieu de terrain avec un gros volume de jeu, capable de griffer, c'est-à-dire d'aller chercher la balle dans les pieds de l'adversaire, de faire des contrôles orientés, d’orienter vite vers l’avant ». En dehors du terrain, sa discrétion et sa politesse ont charmé les staffs parisiens et de l'Équipe de France : « C'est quelqu'un de très agréable, quelqu'un qui est à l'écoute. Il est parti pour faire une immense carrière », dixit encore Guy Stéphan.

Cette carrière pourrait bien durer longtemps au PSG, car le « titi » est lui-même un amoureux du club, comme son père. Pour l'heure, l'intéressé, dont la mère Gessie Zaïre est originaire de Martinique, garde la tête sur les épaules : « Je suis une personne normale. Je ne suis pas quelqu'un qui me prends la tête, je vis ma vie normalement, je sors avec mes frères, je vis comme un garçon de 18 ans », raconte celui qui passera son baccalauréat dans quelques mois.

 Avec AFP