20 millions d’euros, pour tester l’efficacité d’au moins deux nouveaux médicaments contre la dengue. C’est l’investissement annoncé mardi par la Commission européenne, pour financer le développement de médicaments contre cette maladie transmise aux humains par le moustique tigre, dans le cadre de la préparation et de réponse aux urgences sanitaires qui a vu le jour après la crise du Covid-19 (Hera).
Il n’existe actuellement pas de traitement spécifique contre cette maladie, seuls les symptômes sont pris en charge (par antidouleurs et antipyrétiques).
Le projet prévoit la réalisation de « deux essais cliniques de phase avancée » dans des pays fortement touchés par la dengue, selon un communiqué de l'initiative Médicaments contre les Maladies Négligées (DNDi), chargée de sa mise en œuvre. Il s'agit d'évaluer l'efficacité d'au moins deux candidats médicaments qui ont « le potentiel de devenir des traitements efficaces, abordables et accessibles à l'échelle mondiale, capables d'atténuer la gravité de l'infection et de contribuer à limiter sa transmission ».
Un anticorps monoclonal et un antiviral
« L'un des médicaments qui sera très probablement testé est le nouvel anticorps monoclonal (appelé Dengushield), du Serum Institute of India », un leader mondial de la fabrication de vaccins, a précisé à l'AFP Isabela Ribeiro, directrice des maladies virales à DNDi, organisation de recherche médicale à but non lucratif qui développe notamment des traitements contre des infections parasitaires telles que la maladie du sommeil, la leishmaniose, la maladie de Chagas ou encore la cécité des rivières. « Le choix du deuxième candidat médicament n'a pas encore été arrêté, plusieurs molécules sont à l'étude. Ce seront des antiviraux », a-t-elle ajouté, soulignant que le début de l'essai clinique est prévu pour août 2026.
La dengue, appelée aussi « grippe tropicale », se propage rapidement sous l'effet du changement climatique et de la mondialisation, y compris en Europe. En métropole, on détecte désormais des cas autochtones avec 29 cas piqués sur le territoire (pour 1012 cas importés) recensés par Santé publique France à fin octobre 2025. « Les efforts actuels de lutte contre la dengue reposent principalement sur la réduction de la transmission par les moustiques du genre Aedes », dont le moustique tigre, « ainsi que sur le déploiement des vaccins développés ces dernières années. Mais la couverture vaccinale reste faible », souligne le communiqué. Le vaccin reste toutefois contre-indiqué les publics fragiles, et les femmes enceintes ou allaitantes, et ne peut pas être administré aux enfants de moins de 6 ans ou à ceux n’ayant jamais contracté la maladie.
Environ la moitié de la population mondiale est aujourd'hui exposée au risque de dengue, quelque 100 à 400 millions d'infections survenant chaque année, selon l'Organisation mondiale de la santé. Les symptômes les plus fréquents sont une forte fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires, des nausées et des éruptions cutanées. Et si dans la plupart des cas la maladie est bénigne voire asymptomatique, elle peut parfois aussi être mortelle.
Avec AFP























