Continuité territoriale en Outre-mer : La sénatrice Catherine Conconne a présenté son rapport au ministre Carenco

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Continuité territoriale en Outre-mer : La sénatrice Catherine Conconne a présenté son rapport au ministre Carenco

Après avoir présenté à la presse son rapport sur la continuité territoriale en Outre-mer, co-rédigé avec le sénateur de Mayenne, Guillaume Chevrollier, la sénatrice de Martinique s’est entretenue ce vendredi matin avec le ministre chargé des Outre-mer autour de ce sujet. Un échange « positif et constructif » permettant à ce dernier d’expliquer sa vision de la réforme de LADOM.  

Le travail effectué sur la continuité territoriale par la délégation sénatoriale aux Outre-mer, et notamment par les sénateurs Catherine Conconne et Guillaume Chevrollier, « a retenu toute l’attention du ministre » nous assure un proche de Jean-François Carenco. Ce dernier a donc souhaité rencontrer la sénatrice de Martinique « qui connaît l’ambition forte du ministre sur ce dossier clé qu’il a souhaité faire évoluer dès son arrivée » rue Oudinot.

L’occasion aussi de rappeler le soutien du gouvernement à la desserte des territoires ultramarins et à leurs compagnies, et d’expliquer la réforme de LADOM qu’il avait annoncée en septembre dernier. Et les sénateurs semblent sur la même longueur d’onde avec les premiers axes de réflexion du Ministère, notamment sur la modernisation de l’agence, le soutien aux étudiants et des « talents » (sportifs, acteurs du monde de la culture, artistes), à la formation des actifs ou encore, à l’aide à l’installation en Outre-mer.

« Une évolution paramétrique de l’aide à la continuité territoriale est également possible en modifiant un ou plusieurs des paramètres de l’aide » ajoute le Ministère. On y évoque notamment le seuil des ressources, que les sénateurs appellent à relever car trop bas, le montant de l’aide -le gouvernement a déjà réévalué le barème en 2023 en passant de 40% à 50% de prise en charge- et la périodicité de l’aide qui est actuellement de trois ans révolus.

Face à la hausse des prix des billets, entre 24,4% à Mayotte et jusqu’à 47,9% en Guadeloupe, les sénateurs ont, parmi d’autres propositions, proposé un tarif plafond pour les résidents permettant de « réduire l’impact des saisonnalités des prix des billets ». Une idée à laquelle l’exécutif se montre plus sceptique, soulignant des « risques » et des « difficultés opérationnelles », par exemple sur la réglementation européenne qui pose le principe de la liberté des tarifs en matière aérien.

« Cela remettrait en cause les différentes politiques tarifaires des compagnies aériennes desservant les outre-mer, ce qui pourrait fragiliser les compagnies aériennes dont l’État soutient financièrement le redressement », ajoute-t-on. En outre, un plafond induirait un appel d’offre pour une délégation de service public qui nuirait à la concurrence. « Plutôt qu’à un plafonnement, il serait plus facile de ne pas modifier les règles et de s’appuyer sur la concurrence actuelle dans les dessertes aériennes pour trouver des moyens pour optimiser la dépense publique. L’achat groupé de billets d’avions par LADOM est une option prometteuse à travailler ».

Le Ministère rappelle par ailleurs l’aide de l’État apportée aux compagnies aériennes desservant les Outre-mer, fragilisées par la crise sanitaire et la guerre en Ukraine : 300 millions d’euros au sauvetage d’Air Austral et de Corsair depuis 2020, par exemple. Pour le gouvernement, ce soutien aux compagnies permet de garantir la concurrence et ainsi offrir aux usagers une limitation du niveau des prix et les meilleures liaisons possibles. En présentant leur rapport ce jeudi, les sénateurs avaient pris soin de ne pas faire porter la responsabilité sur les compagnies, « pas fautives » de la hausse des prix, et en difficultés.