Comité interministériel du tourisme : trois territoires ultramarins pilotes, plan Mayotte, prêts spécifiques, spiritourisme, croisière durable…Le Premier ministre annonce des mesures phares pour les Outre-mer

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Comité interministériel du tourisme : trois territoires ultramarins pilotes, plan Mayotte, prêts spécifiques, spiritourisme, croisière durable…Le Premier ministre annonce des mesures phares pour les Outre-mer

Réuni à Angers le 24 juillet, le Comité interministériel du tourisme, présidé par le Premier ministre François Bayrou, a dévoilé une feuille de route ambitieuse pour faire du tourisme un levier de croissance durable. Parmi les priorités affichées, plusieurs mesures structurantes pour les Outre-mer : lancement de trois territoires ultramarins pilotes pour le tourisme de savoir-faire, plan pour faire du tourisme un levier de reconstruction et de développement à Mayotte, deux prêts spécifiques de la Banque des Territoires, développement du spiritourisme et élargissement de la charte croisière durable aux Outre-mer.

Jeudi 24 juillet, le Premier ministre François Bayrou, accompagné d’Éric Lombard, ministre de l’Économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, et de Nathalie Delattre, ministre déléguée chargée du Tourisme, a présidé à Angers le Comité interministériel du tourisme (CIT). Ce rendez-vous stratégique reflète la volonté du gouvernement de renforcer la compétitivité du secteur et de jeter les bases d’une nouvelle dynamique de croissance.

 Un nouvel élan pour le tourisme français

À l’horizon 2030, l’objectif est fixé : atteindre 100 milliards d’euros de recettes touristiques internationales, contre 71 milliards enregistrés en 2024, soit une progression de 12 % par rapport à 2023.

Si la France demeure la première destination touristique mondiale avec 100 millions de visiteurs internationaux en 2024, elle n’en est pas moins la quatrième en termes de recettes, derrière les États-Unis, l’Espagne et le Royaume-Uni. Pour conquérir la première place, plusieurs pistes sont avancées notamment allonger la durée moyenne des séjours touristiques, afin de maximiser les retombées économiques par visiteur. Cette stratégie passe par une diversification et un enrichissement de l’offre, avec des expériences plus variées et de qualité, capables de séduire les visiteurs sur des périodes plus longues, tout en favorisant un tourisme plus durable sur l’ensemble du territoire, notamment dans les Outre-mer.

Tourisme de savoir-faire : trois territoires ultramarins pilotes

Nathalie Delattre, ministre déléguée chargée du Tourisme, a présenté sa stratégie pour le développement du tourisme de savoir-faire qui permet au grand public de découvrir les métiers, l’histoire, les valeurs et l’ancrage territorial d’une entreprise, tout en mettant en lumière ses savoir-faire spécifiques.

Une attention particulière est accordée aux Outre-mer, avec le lancement d’une phase expérimentale dans trois territoires pilotes : La Réunion, la Guyane et la Polynésie française.

Quatre actions concrètes seront mises en œuvre : il s’agira d’identifier les acteurs locaux déjà impliqués dans la valorisation des savoir-faire, puis d’établir un diagnostic de la filière en partenariat avec les services de l’État et les réseaux économiques tels que les CCI et le MEDEF, comprenant une cartographie des entreprises et une analyse de leur profil. Par la suite, les entreprises intéressées par l’accueil du public seront recensées via un questionnaire partagé entre les services déconcentrés et les réseaux d’entreprises. Enfin, ces entreprises bénéficieront d’un accompagnement et d’une information ciblée à travers des webinaires, des fiches pratiques et des échanges d’expérience.

Lancement d’un plan tourisme à Mayotte

À la suite des cyclones Chido et Dikeledi, le tourisme à Mayotte est appelé à devenir un moteur essentiel de la reconstruction et du développement économique de l’île. Porté par la résilience des professionnels locaux et la richesse naturelle du territoire, un plan de relance a été co-construit depuis janvier 2025 avec la participation des acteurs locaux, du Département, de l’État et des opérateurs nationaux. Intégré à la stratégie 2026-2031 pour Mayotte, il repose sur cinq priorités. Il prévoit tout d’abord la reconstruction des infrastructures ainsi que la réhabilitation et la préservation du patrimoine historique, en s’appuyant sur les mesures d’urgence déjà en place. Ensuite, il vise à structurer la filière touristique à travers un contrat-cadre de développement de l’emploi et des compétences, signé avec les fédérations professionnelles, les organismes de formation, l’État et le Département. Il soutient également la consommation locale via le tourisme social, notamment grâce à deux dispositifs financés par l’Agence nationale pour les chèques-vacances (ANCV). Par ailleurs, il ambitionne de renforcer la visibilité de Mayotte en tant que destination touristique auprès des marchés émetteurs, en partenariat avec Atout France. Enfin, il accompagne la transition numérique et durable du secteur.

La Banques des Territoires  propose deux prêts à long terme

Pour accompagner la reconstruction, la transformation et l’adaptation au changement climatique dans le secteur touristique, la Banque des Territoires propose des prêts à long terme, jusqu’à 25 ans.

La Banque des Territoires propose également deux prêts spécifiques : le prêt « Patrimoine » pour valoriser les sites historiques, et le prêt « Tourisme » pour accompagner la transformation des infrastructures face aux enjeux climatiques, notamment dans les zones littorales, montagneuses et ultramarines. Ces prêts bénéficient d’une garantie de 100 % et d’un taux avantageux.

Pour un tourisme durable en Outre-mer

Dans le cadre de la transition vers un tourisme durable, plusieurs mesures ont été annoncées pour soutenir cette dynamique. Parmi elles, le développement du spiritourisme bénéficiera d’une simplification réglementaire ainsi que d’une clarification des catégories de boissons dans le respect de la législation en vigueur. Par ailleurs, un groupe de travail sera mis en place pour étendre la « charte croisière durable », aujourd’hui appliquée en Méditerranée, à toutes les façades littorales, y compris celles des Outre-mer.

Le tourisme ultramarin : un atout pour la France

En 2024, les Outre-mer ont enregistré des résultats économiques prometteurs : 4,5 millions d’arrivées touristiques (+11 % par rapport à 2023), 1,4 milliard d’euros de recettes touristiques (+16,7 %), et 75 000 emplois directs et indirects dans le secteur (+7 %) *. Autant d’indicateurs qui confirment le potentiel et les atouts structurels des Outre-mer.

* Sources : Atout France, Les destinations d’Outre-mer, note de conjoncture Bilan annuel 2024 : https://www.atout-france.fr/sites/default/files/2025-05/OM%20conjoncture%20Ann%C3%A9e%202024_Synth%C3%A8se.pdf

EG