À Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), la rue de «La Négresse», à l'origine d'un conflit judiciaire entre la municipalité basque et une association dédiée à l'histoire de la colonisation, devrait être renommée rue «de L'Allégresse», conformément au résultat d'une consultation citoyenne, a indiqué la Ville mardi 29 avril. Le conseil municipal doit désormais entériner le nouveau nom de cette rue lors d'un vote prévu lundi prochain.

Le 6 février, la cour administrative d'appel (CAA) de Bordeaux avait fait droit à une demande de l'association Mémoires et Partages, en donnant trois mois à la municipalité biarrote pour abroger une délibération de 1986 qui avait nommé la rue de «La Négresse». Les magistrats avaient jugé que cette appellation, dénoncée comme «raciste et sexiste» par l'association requérante, était «de nature à porter atteinte à la dignité de la personne humaine».

Rebaptisée le 6 mai

Dans une consultation citoyenne lancée le 18 avril et close lundi, l'équipe municipale de cette cité balnéaire de 26 000 habitants, donnait le choix entre la rue Lana gresa («lande d'argile» en gascon), la rue Buztinlurra («la terre argileuse» en basque) et la rue de L'Allégresse. Plus de 2000 personnes, dont près de la moitié ne sont pas des résidents biarrots, précise la Ville, ont participé au vote. La rue «de L'Allégresse» a ainsi recueilli 50% des suffrages.

À la suite de la décision de la cour administrative d'appel de Bordeaux, la mairie de Biarritz a déposé un recours devant le Conseil d'État, qui doit encore se prononcer sur le fond de l'affaire. Le recours n'étant toutefois pas suspensif, la rue doit être débaptisée pour le 6 mai.

Dans sa décision, la juridiction avait également ordonné d'abroger dans les mêmes délais une délibération de 1861 censée avoir nommé le quartier «La Négresse».

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Délibération litigieuse

La mairie a introduit le mois dernier une «requête en rectification d'erreur matérielle» sur ce point précis, plaidant que le texte n'avait jamais eu pour objet de donner un nom au quartier mais portait sur l'aménagement de chemins autour d'un lac appelé alors «La Négresse» et rebaptisé depuis Mouriscot.

La cour administrative d'appel l'a toutefois rejetée le 17 avril au motif que la commune n'avait jusque-là «jamais contesté» l'existence de la délibération litigieuse, ni son contenu.

Avec AFP