Deux fonctionnaires de la police nationale en Polynésie française ont été condamnés mardi à un an de prison avec sursis pour violences aggravées et faux en écriture par un tribunal de Papeete, a constaté un correspondant de l'AFP sur place.
La nuit du 27 septembre 2024, un jeune policier adjoint et un gardien de la paix ayant 17 ans d'expérience ont été dépêchés dans un quartier sensible de Papeete pour un homme en fauteuil roulant ivre et blessé à la tête.
L'homme les a injuriés. Le plus jeune des fonctionnaires a saisi les poignées de son fauteuil roulant avant d'effectuer un brusque va-et-vient qui l'a fait chuter. Une fois au sol, le policier lui a asséné une violente gifle. La scène a été filmée par un riverain qui a publié les images sur les réseaux sociaux.
« Ce que j'ai fait n'était pas justifié (...). C'était un mauvais soir. J'ai manqué de contrôle », a expliqué le mis en cause qui a depuis été licencié. Bien qu'il ait eu « conscience de la gravité de la chose », le doyen de la patrouille a décidé de rédiger une main courante mentionnant que l'homme était tombé seul, voulant « préserver » la carrière de son jeune collègue, major de promo.
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« C'était un coup de poker. Je n'avais rien à gagner dans l'histoire. Au contraire, j'ai tout perdu », a-t-il ajouté. Outre l'emprisonnement, le plus jeune prévenu a été condamné à 5 ans d'interdiction d'exercer dans la police, et à 18 mois pour son aîné.
Dans ses réquisitions, le procureur Michel Mazars a insisté sur la nécessaire « exemplarité » des forces de l'ordre. « La victime était en situation de vulnérabilité (...). Ils ne pouvaient pas se comporter de la sorte » a déploré le magistrat, estimant que « cela a contribué à la méfiance de la population vis-à-vis des forces de sécurité ».
L'homme en fauteuil s'était vu délivrer trois jours d'incapacité temporaire de travail. « Mon client est coupable (...). Il sait très bien que ce métier qu'il aimait, c'est fini (...). Ce sont des gens qui ont un travail de nuit difficile. On a beau être habitué, parfois ça déborde », a plaidé l'avocat de l'auteur des violences, Me Yves Piriou.
Avec AFP























