En quatrième journée de sa visite en Nouvelle-Calédonie, la ministre déléguée chargée des Outre-mer, Naïma Moutchou, s’est rendue à Lifou, dans la province des Îles Loyauté, pour aborder les questions de finances et de tourisme. Plus tôt dans la journée, elle était au Camp Est à la rencontre des syndicats du personnel pénitentiaire. Focus avec le reportage de nos partenaires de CALEDONIA.
À cette occasion, elle a rencontré le président Mathias Waneux ainsi que plusieurs acteurs institutionnels et économiques du territoire. Lors de cet échange, la ministre a insisté sur la nécessité d’un travail de mémoire partagé. « Il est important de parler du passé, car toutes les mémoires cohabitent et s’entremêlent. Il faut en tirer profit pour avancer et éviter les affrontements », a-t-elle déclaré.
Le président de la Province des Îles Loyauté, Mathias Waneux, a de son côté, rappelé les difficultés auxquelles l’île fait face, notamment sur les plans financier et sanitaire, tout en soulignant l’importance de la coopération avec l’État. À l’issue de la rencontre, il a indiqué avoir reçu l’assurance d’un soutien financier. « On est plutôt satisfait de la visite de la ministre, puisque nous avons aujourd’hui reposé huit dossiers sur la table (…) On est content parce qu’on a eu quelques retours d’information sur la défiscalisation métropolitaine par rapport aux coupes qui avaient été annoncées. On est rassurés ».
Plus tôt dans la journée, la visite de la ministre avait commencé à Nouméa, au Camp-Est, principal centre de détention du territoire. Sur place, une mobilisation syndicale se tenait pour dénoncer les conditions de travail et réclamer davantage de sécurité pour les agents pénitentiaires. Le Camp-Est affiche actuellement un taux d’occupation de 150%, avec quatre agressions de surveillants recensées au mois d’octobre 2025.
Le passage de la ministre, bien que bref, a été accueilli positivement par les représentants syndicaux. Au micro de Caledonia, Viktor Wayaridri, surveillant au Camp-Est et membre du syndicat Force Ouvrière, a salué cette rencontre : « C’est quelque chose déjà, une petite étincelle. On espère, il faut avoir foi en ses paroles, en ces choses. Après, il faut acter. Ici en Océanie, on est des hommes de paroles. Il faut dire les choses, puis appliquer ».
Cette visite s’inscrit dans une série de déplacements visant à renforcer le dialogue entre l’État et les collectivités d’outre-mer, dans un contexte marqué par des enjeux économiques, sociaux et institutionnels majeurs.























