En Nouvelle-Zélande, le parti Māori appelle à rebaptiser le pays « Aotearoa »

En Nouvelle-Zélande, le parti Māori appelle à rebaptiser le pays « Aotearoa »

« Nous sommes un pays polynésien. Nous sommes Aotearoa », a indiqué dans un communiqué « Te Pāti Māori » (le parti Māori) qui a lancé une pétition, le 14 septembre, afin que la Nouvelle-Zélande reprenne son originel, Aotearoa.

« Il est grand temps que Te Reo Māori (la langue maorie) retrouve la place qui lui revient en tant que première langue officielle de ce pays », ont affirmé Rawiri Waititi et Debbie Ngarewa-Packer, codirigeants du parti. Pour Rawiri Waititi, « Aotearoa est un nom qui unifiera notre pays plutôt que de le diviser ». « D’autres essaient de l’utiliser comme outil de division, mais c’est un outil inclusif, nos ancêtres ont consenti à ce que nous vivions tous ensemble sur cette terre ».

La pétition, qui a recueilli à ce jour environ 50 000 signatures, appelle également à « identifier et restaurer officiellement les noms Te Reo Māori d’origine pour toutes les villes, villes et lieux à travers le pays », dans un délai de 5 ans. « Nous en avons assez de voir nos noms ancestraux mutilés et ignorés. Nous sommes au XXIe siècle, cela doit changer », insiste-t-on.

En Nouvelle-Zélande, seuls 20 % des 850 000 Maoris maîtrisent la langue. Un chiffre que le parti attribue à « l’imposition d’un programme colonial dans le système éducatif ». « Il est du devoir du gouvernement de faire tout ce qui est en son pouvoir pour restaurer le statut de notre langue (…). Le maori doit être accessible dans les endroits les plus évidents : sur nos télévisions, sur nos stations de radio, sur les panneaux de signalisation, les cartes et la publicité officielle, et dans notre système éducatif ». 

Le nom de « Aotearoa » est déjà couramment utilisé en Nouvelle-Zélande, jusque dans la sphère des dirigeants politiques. Ce nom, donné par les Polynésiens ayant peuplé le pays depuis l’archipel de la Société, les îles Cook ou les Australes, signifie « pays du long nuage blanc », et désignait à l’époque pré-coloniale l’île du Nord, avant de s’appliquer à l’ensemble de l’archipel.

« J’entends de plus en plus souvent l’utilisation d’Aotearoa de manière interchangeable avec Nouvelle-Zélande et c’est une chose positive », constatait l’an dernier la Première ministre Jacinda Ardern, reconnaissant toutefois que la question d’un changement officiel n’était « pas quelque chose que nous avons exploré ». « Que nous le modifiions ou non dans la loi, je ne pense pas que cela change le fait que les Néo-Zélandais se réfèrent de plus en plus à Aotearoa, et je pense que c’est une transition qui a été bien accueillie ». 

En 2016, le pays avait été interrogé par référendum sur un possible changement de drapeau dans le but de marquer une rupture avec le passé colonial de la Nouvelle-Zélande. En effet, l’étendard actuel comprenant encore l’Union Jack britannique. À l’issue du référendum, les Néo-zélandais ont finalement préféré garder l’étendard actuel face à un drapeau noir et bleu orné d’une fougère endémique argentée et de la croix du sud apparaissant sur la plupart des drapeaux du Pacifique.