Changement climatique: cinq mesures adoptées par les îles du Pacifique

Changement climatique: cinq mesures adoptées par les îles du Pacifique

Le Vanuatu, pays insulaire du Pacifique, a déclenché une décision historique de la Cour internationale de justice, qui ouvre la voie aux "réparations" climatiques.

 

 Handicapées par leur isolement et leur manque de poids économique, les nations insulaires du Pacifique se sont néanmoins imposées comme des leaders mondiaux dans la lutte contre la crise climatique.
Voici cinq façons dont les îles du Pacifique ont réagi face à l'urgence environnementale.

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 Cadastre 3D 

Peu de pays sont aussi menacés par la montée des marées que les Tuvalu, une nation insulaire du Pacifique: deux des neuf atolls coralliens de l'archipel ont déjà été en grande partie engloutis par la mer.
Les Tuvalu ont commencé à élaborer minutieusement une carte en 3D des terres qui leur restent, dans le but de devenir la première "nation numérique" du monde.
Si les îles des Tuvalu disparaissent, les autorités espèrent au moins laisser une reconstitution numérique interactive et détaillée de ce qui a été.

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 Achat de terres 

Si les Kiribati gardent l'espoir qu'elles éviteront les pires conséquences du changement climatique, elles ont également investi massivement dans un plan de secours.
En 2013, Anote Tong, alors président de la république des Kiribati, avait acheté une importante parcelle de terre dans les îles Fidji voisines, avec pour but d'en faire un sanctuaire pour ses 100.000 citoyens menacés par le changement climatique.
"Nous espérons ne pas regrouper tout le monde sur un même terrain, mais si cela s'avérait absolument nécessaire, oui, nous pourrions le faire", avait déclaré M. Tong l'année suivante.

 Exploration minière 

Des pans entiers de fonds marins de l'océan Pacifique sont tapissés de nodules polymétalliques: des morceaux de roches de la taille d'une pomme de terre, riches en terres rares et en minéraux essentiels tels que le cobalt, le nickel et le manganèse.
Des nations comme Nauru ou les îles Cook souhaitent autoriser l'exploitation de ces nodules dans leur espace maritime.
Mais l'idée est loin de faire l'unanimité: d'autres pays comme Fidji ou les Palaos souhaitent son interdiction.
Ses partisans affirment qu'il s'agit d'une source cruciale d'ingrédients utilisés pour fabriquer des batteries rechargeables et d'autres technologies "vertes" nécessaires pour décarboniser la planète.

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 Pacte migratoire 

Les Tuvalu ont signé un pacte novateur avec l'Australie en 2024, qui donne à un nombre limité de citoyens d'émigrer grâce à des visas climatiques spéciaux.
L'Australie prévoit d'offrir chaque année un visa à 280 citoyens tuvaluans dans le cadre du traité bilatéral de "l'Union Falepili".
Plus de 3.000 Tuvaluans se sont enregistrés pour le premier tirage de 2025, selon les chiffres officiels fournis par le programme australien, soit près d'un tiers des quelque 10.000 habitants que compte l'archipel.

 Recours en justice

L'ONU, poussée par le petit Etat insulaire du Vanuatu, a demandé à la CIJ, qui siège à La Haye, de répondre à deux questions:
Quelles obligations les Etats ont-ils en vertu du droit international pour protéger la Terre contre les émissions de gaz à effet de serre ?
Et quelles sont les conséquences juridiques de ces obligations, lorsque les Etats, "par leurs actes et leurs omissions, ont causé des dommages importants au système climatique"?
La deuxième question est liée aux responsabilités des Etats pour les dommages causés aux petits pays, plus vulnérables, et à leurs populations, en particulier aux pays menacés par l'élévation du niveau des mers et par des conditions météorologiques difficiles dans des régions comme l'océan Pacifique.

Avec AFP