Une nouvelle réglementation encadrant l’observation des cétacés vient d’être adoptée à La Réunion. Objectif : mieux préserver les baleines à bosse et les dauphins qui fréquentent chaque année les eaux de l’île durant l'hiver austral, tout en maintenant une activité touristique importante pour l’économie locale.
Chaque saison, de juin à octobre, les cétacés attirent de nombreux visiteurs, curieux d’admirer ces espèces protégées dans leur habitat naturel. L’observation des baleines constitue ainsi un attrait touristique majeur pour La Réunion. Cependant, des dérives ont été constatées ces dernières années : sur-fréquentation, non-respect des distances d’approche, ou encore multiplication des mises à l’eau.

Face à ces constats, une large concertation a été engagée en 2024 avec les acteurs concernés -professionnels de la mer, scientifiques, associations et institutions- aboutissant à un projet de réglementation soumis à consultation publique entre le 6 et le 27 mai. À la suite de cette démarche, plusieurs mesures entreront en vigueur.
Il a notamment été décidé de limiter à 3 le nombre de navires ou engins de plage maximum autorisés autour d’un groupe de cétacés. Sept personnes au maximum sont autorisées à se mettre à l'eau à proximité des animaux, encadrement compris. La vitesse maximale est réduite à 10 nœuds dans un secteur allant de la baie de Saint-Paul au Grand Cap, entre le 1er juillet et le 30 septembre. La préfecture annonce aussi des créneaux horaires restreints : l'approche et observation classiques de 9h à 16h ; l'observation avec propulsion décarbonée ou engin de plage de 16h à 18h ; et la mise à l’eau uniquement entre 9h et 13h.

En parallèle, de nouvelles exigences techniques seront appliquées aux navires proposant des activités de mise à l’eau, afin de renforcer la sécurité des usagers. « L’année 2025 s’inscrit sous le signe de l’Année de la mer et de l’engagement fort de l’État en faveur des océans, le préfet de La Réunion en appelle à la responsabilité de l’ensemble des usagers de la mer. Les services de contrôle seront pleinement mobilisés, en mer comme à terre, pour assurer le respect de ces nouvelles dispositions ».
Ces ajustements entendent concilier la préservation du patrimoine naturel de l’île avec une activité touristique durable et respectueuse de l’environnement marin. « L’observation des baleines dans leur milieu naturel est une activité particulièrement prisée à La Réunion. La perturbation intentionnelle de ces espèces protégées est strictement interdite » insiste la préfecture.
Parmi les associations concertées dans l’instauration de ces nouvelles règles, Globice Réunion a salué « certaines des dispositions du nouvel arrêté qui présentent de réelles avancées », notamment la mise en place « d’une période de quiétude » avant 9h et après 16h et la limitation du nombre de navire, elle regrette toutefois le manque de protection des espèces les plus vulnérables.
Damien Chaillot