Annoncé par Outremers360 début novembre, le déplacement du Garde de Sceaux, Éric Dupond-Moretti se précise. C’est une tournée australe que réalisera en réalité le locataire de la place Vendôme. A l’instar de son éminente prédécesseur, Christiane Taubira en 2014, il foulera les sols réunionnais et mahorais. Détails de notre partenaire France Mayotte Matin.
Les dates avancées à ce stade sont un voyage entre le 3 et le 6 décembre. A La Réunion, le ministre est annoncé à la prison pour une visite. Il devrait aussi participer à un débat citoyen dans le cadre des états généraux de la justice. On en sait peu sur le programme de la visite mahoraise.
Pourtant les annonces sont attendues sur l’île : nouvelle prison ? centre éducatif fermé ? renfort en personnel au tribunal ?... Il devra aussi répondre à la population sur le sentiment persistant de laxisme de la justice qui ne met pas en prison les fauteurs de trouble délinquant parce que mineur. Cette semaine encore, une délinquante de 16 ans qui tente de tuer à l’arme blanche un policier est remise en liberté par le juge .... La population ne comprend pas. Le voyage sera donc périlleux et le sémillant ministre devra faire preuve d’empathie et de capacité à convaincre un auditoire qui n’est pas acquis.
Dans les couloirs des ministères, il se dit qu’un centre d’un nouveau genre pour les mineurs pourrait voir le jour prochainement : 2 millions d’euros sur la table pour une cinquantaine de jeunes délinquants en perdition pris en charge par un dispositif autoritaire pour faire le travail que les parents ont raté : éduquer, socialiser des jeunes en rupture et des délinquants multirécidivistes, une sorte de dernière chance avant les geôles .... Chaque jeune aurait un an pour devenir un citoyen avec lequel les autres ont envie de vivre. Ce dispositif se distingue d’un centre éducatif fermé.
En attendant, la population mahoraise réclame la venue du Garde des Sceaux depuis longtemps et a envie d’entendre les solutions qui seront mises en place par le Ministre pour tenter d’apaiser nos maux : comment la justice peut-elle protéger la population de ces mineurs en rupture ? Mineurs qui en sont désormais à se poignarder à l’intérieur des établissements scolaires en journée après avoir mis à feu et à sang les rues la nuit, quand ils n’ont pas pris le temps de caillasser abondamment autocars, camarades, forces de l’ordre et établissements scolaires sur le chemin
Anne Constance Onghéna pour France Mayotte Matin