Dans une tribune, la ministre des Outre-mer lance un appel aux parlementaires, à la veille du vote du projet de loi de Finance de la Sécurité sociale, ce mardi, « étape décisive dans le processus d’adoption du budget ». « Ce vote, ce n’est pas une formalité budgétaire. C’est la condition pour que les engagements pris deviennent réalité dans la vie quotidienne de près de 3 millions de nos compatriotes » insiste Naima Moutchou qui cite, parmi les dossiers prioritaires, la refondation de Mayotte et de la Nouvelle-Calédonie.
Pour les Outre-mer : choisir l’action et refuser l’attente
Les outre-mer ne manquent ni de courage ni de projets. Je l’ai constaté lors de mes déplacements outre-mer: partout, les territoires ont avancé, préparé, planifié. Les diagnostics sont posés, les solutions connues, les chantiers prêts à démarrer ou déjà engagés. Ce qui manque encore, c’est la visibilité budgétaire qui transforme cet élan en action.
Dans ce contexte, le vote du projet de loi de financement de la sécurité sociale ce mardi 9 décembre à l’Assemblée nationale constitue une étape décisive dans le processus d’adoption du budget.
Le gouvernement a entendu les alertes des Ultramarins et ajusté sa trajectoire : la LODEOM est préservée et les moyens sont consolidés.
Les députés devront trancher une question simple : permettre aux Outre-mer de concrétiser leurs projets ou les renvoyer dans une mécanique de loi spéciale qui gèle et qui retarde tout. Ce vote, ce n’est pas une formalité budgétaire. C’est la condition pour que les engagements pris deviennent réalité dans la vie quotidienne de près de 3 millions de nos compatriotes.
Un budget voté, c’est la possibilité de poursuivre des travaux attendus depuis longtemps. À Mayotte, c’est reconstruire durablement après des chocs répétés avec 4 milliards d’euros mobilisés sur cinq ans, l’accès à l’eau restauré, les écoles rebâties, les logements remis sur pied, un coût du travail qui baisse. En Nouvelle-Calédonie, c’est un pacte de refondation économique et social de 2,2 milliards d’euros sur cinq ans, qui vise à relancer l’économie.
A l’inverse, la loi spéciale, c’est l’interruption nette des efforts engagés sur tous ces sujets. Ne pas voter le budget, ce n’est pas sanctionner un gouvernement. C’est sanctionner des territoires entiers. C’est dire à nos compatriotes ultramarins « attendez encore » quand, partout, il faut accélérer.
C’est dire à la Nouvelle-Calédonie qu’aucune relance n’est possible : les entreprises ne pourront pas redémarrer, les emplois ne pourront pas être consolidés, les jeunes resteront sans perspectives, la filière nickel sera mise en danger.
En Guyane, c’est la capacité d’ouvrir des classes et de répondre à une pression démographique hors norme : à Saint-Laurent du Maroni, 75 classes doivent sortir de terre.
Dans les Antilles, ce sont les plans Sargasses et Chlordécone qui seraient retardés dans le traitement des problématiques environnementales et sanitaires de long terme. Et partout, notamment à La Réunion et en Polynésie française, c’est aussi l’amélioration du système de soins avec 100 millions d’euros dédiés pour la santé outre-mer via le fonds d’intervention régional.
Je demande aux élus de regarder la réalité: les projets sont prêts et les financements sont là. Il faut maintenant donner aux Outre-mer les outils pour agir. Quand des femmes et des hommes sur ces territoires se battent chaque jour pour construire un avenir plus solide, c’est la responsabilité collective et la solidarité qui doivent l’emporter.
Mardi, le choix est simple : avancer ou freiner. J’appelle à avancer pour les Outre-mer. Pour la République qui tient sa parole.























