"Nous allons tout faire" pour maintenir à flot l'aide au développement dans le prochain budget, a assuré mercredi le ministre délégué chargé de la Francophonie et des partenariats internationaux, à l'heure où celle-ci a subi des coupes drastiques sur fond d'économies budgétaires.
"Nous sommes déjà en préparation du budget 2026 et nous allons tout faire pour rester dans l'élan actuel", a indiqué Thani Mohamed Soilihi, interrogé à l'occasion de la présentation des résultats de l'Agence française de développement (AFD).
Le gouvernement a sabré un tiers de l'enveloppe de l'Aide publique au développement (APD) dans le budget 2025, soit presque deux milliards d'euros.
"L'impact et l'efficacité sont les boussoles de notre action", en particulier compte tenu de la situation budgétaire, a affirmé le ministre à l'heure où la multiplication des crises internationales exerce une forte pression sur les besoins de financements.
La situation est d'autant plus critique depuis que le président américain, Donald Trump, a engagé une réduction drastique de l'aide humanitaire, supprimant 92% des financements de programmes à l'étranger de l'agence américaine de développement USAID.
Engagée dans une loi d'août 2021 à reverser 0,7% de son revenu national brut (RNB) à horizon 2025 pour se conformer à un objectif des Nations unies, la France a consacré 0,48% à son APD en 2024, selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), loin de l'objectif.
L'aide au développement française a toutefois nettement augmenté depuis 2018. "On a fait plus avec moins" en 2024, a affirmé le directeur général de l'Agence française de développement, Rémy Rioux, en présentant les résultats du bras armé de la politique d'aide de la France, dont les volumes de financements ont progressé à 13,7 milliards d'euros en 2024 contre 13,5 milliards une année auparavant.
L'AFD a réalisé 1.250 nouveaux projets dans 160 pays et territoires ultramarins, et 6 milliards d'euros de financements ont été consacrés à l'Afrique, en hausse de 8%."On a des gains d'efficacité possibles", a reconnu M. Rioux tout en estimant qu'il "ne faut pas descendre trop bas" en matière de soutien public.
En avril, l'Elysée a indiqué que la France allait "recentrer ses efforts", "là où les besoins sont les plus importants et les plus urgents", estimant que l'AFD "devra faire l'objet d'une nouvelle explicitation permettant de mieux refléter le mandat de l'opérateur".
Avec AFP