Le 27 juin 2024, une opération de relâchement de 24 tortues Podocnémides de Cayenne (Podocnemis unifilis) a eu lieu sur le fleuve Approuague, en Guyane. Cette action a été menée par trois agents du Service départemental de l'Office français de la biodiversité (OFB), en collaboration avec l'association Dégrad Tortue Guyane.
Ces tortues, issues d'une saisie de 399 œufs réalisée en septembre 2019 lors du contrôle d'une embarcation par les agents de l'OFB sur l'Approuague, ont été incubées par l'association Dégrad Tortue Guyane. Sur les 42 œufs ayant éclos, 24 tortues ont survécu jusqu'à leur relâchement.
Ce relâchement s'inscrit dans un cadre plus large de conservation en Guyane, où l'association Dégrad Tortue Guyane, en partenariat avec le Muséum National d'Histoire Naturelle, a élaboré un protocole de suivi pour maximiser la survie des tortues réintroduites. Les animaux sont relâchés au stade subadulte, à environ 3-4 ans, dans des sites sélectionnés pour leurs conditions favorables à l'espèce, durant la période des éclosions naturelles.
Ce lâcher de spécimens fait suite à son autorisation par la Direction Générale des Territoires et de la Mer (DGTM) en juin 2024, ainsi qu’a ceux de deux autres saisies, réalisées en 2017 et 2018.
La Podocnémide de Cayenne, une espèce aquatique peu connue et menacée, est principalement localisée dans l'Est de la Guyane. Elle est vulnérable à cause du braconnage de ses œufs et de la perte de son habitat due à l'orpaillage et la déforestation. En 2020, l'espèce a été intégralement protégée par un arrêté ministériel en Guyane, où toute atteinte à cette tortue est passible de lourdes sanctions.
Cette initiative de relâchement, autorisée par la Direction Générale des Territoires et de la Mer, fait partie des efforts pour préserver la biodiversité et mieux comprendre la biologie de cette espèce menacée. 11 individus issus d'une saisie antérieure sur la Comté sont actuellement conservés pour des études, renforçant ainsi les connaissances nécessaires pour protéger efficacement cette espèce.
Pour rappel, l’espèce est intégralement protégée en Guyane par arrêté ministériel du 19 novembre 2020. L’espèce ne peut être chassée, détenue ni transportée, vivante ou morte, et son commerce est interdit. Ses œufs, nids, et sites de reproduction sont également protégés. Toute atteinte à cette espèce constitue un délit passible de 3 ans d’emprisonnement et de 150.000 euros d’amende.
Damien CHAILLOT