L'épidémie de Covid 19 s'est encore accélérée cette semaine en Martinique où des patients pourraient être transférés vers l’Hexagone, ont indiqué lundi 19 juillet les autorités sanitaires locales.
Le nombre de cas positifs au coronavirus en Martinique avait déjà été multiplié par quatre (410 cas positifs, contre 110 la semaine précédente) entre le 28 juin et le 4 juillet. Il a encore doublé la semaine suivante, avec 997 nouveaux cas entre le 5 et le 11 juillet.
Selon l'Agence régionale de santé (ARS), on pourrait franchir mardi la barre des 700 cas positifs. Des chiffres qui inquiètent et qui ont poussé les autorités sanitaires à encourager la vaccination pour améliorer le taux de couverture vaccinale : seuls 15,35% des personnes de plus de 12 ans en Martinique ont reçu une dose.
« Avec l'augmentation des cas de covid, l'offre de soins au CHU de Martinique se dégrade », expliquent par ailleurs Benjamin Garel, directeur général du Centre hospitalier universitaire de la Martinique (CHUM), et François Roques, président de la Commission Médicale d'Établissement. Malgré l'apport de ressources extérieures, la direction du CHUM craint d'être vite débordée, et des interventions chirurgicales sont d'ores et déjà déprogrammées et certaines hospitalisations reportées. Face à cette situation, « le transfert de patients Covid ou non Covid est envisagé vers la métropole », précise le communiqué.
État d’urgence sanitaire prolongé
Des manifestations se sont multipliées à Fort de France contre l'obligation de se faire vacciner. Elles se sont finies par des tensions entre des groupes de jeunes et les forces de l’ordre samedi et dimanche soir, notamment dans le quartier populaire de Terres-Sainville. Dimanche, une maison en bois et trois véhicules ont été ravagés par le feu, sans faire de victimes. Des pillages ont également eu lieu dans des enseignes de matériel informatique et dans un magasin de motos, dans des zones commerciales aux alentours de la ville.
Les forces de l’ordre avaient arrêté sept personnes samedi soir lors de la précédente manifestation au centre de Fort-de-France. Le préfet de région Stanislas Cazelles a lui condamné ces violences en indiquant que « des enquêtes seront diligentées pour arrêter les présumés casseurs et sanctionner ces comportements inadmissibles ». Hier en Conseil des ministres, le gouvernement a prolongé l’état d’urgence sanitaire en Martinique et à La Réunion, annoncé par le président Emmanuel Macron le 12 juillet, jusqu'à fin septembre.
Serge Letchimy, nouveau président du conseil exécutif de l’Assemblée de Martinique, a appelé « à l’apaisement et au dialogue », rappelant dans un communiqué que « la question de la vaccination est un enjeu collectif et individuel dans ce contexte de grave crise sanitaire que nous traversons. Les prises de positions pour des raisons personnelles et éthiques sont légitimes. Elles doivent être entendues et respectées dans leur diversité ».
Avec AFP.