COP30 à Bélem-Brésil :  la participation des petits États insulaires ménacée par les "couts prohibitifs" de l'hébergement

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COP30 à Bélem-Brésil : la participation des petits États insulaires ménacée par les "couts prohibitifs" de l'hébergement

Après la déclaration du premier ministre autrichien jeudi, les petits États insulaires regrettent également les "coûts prohibitifs" associés à la prochaine COP30 de Belem au Brésil et craignent de devoir réduire la taille de leurs délégations en raison des logements inabordables, a dit vendredi leur représentante à l’AFP.

"Les trente-neuf membres de l’Alliance des petits États insulaires (Aosis) ont continuellement fait part de leurs inquiétudes concernant les coûts prohibitifs associés au fait de voyager jusqu’à Belem et d’y séjourner", a déclaré Ilana Seid, présidente du groupe Aosis et diplomate représentant les Palaos, archipel d’Océanie, auprès de l’ONU.

"Nous n’avons pas le luxe de vastes budgets à notre disposition pour assurer notre participation", souligne la représentante de ces pays des Caraïbes, du Pacifique, d’Afrique ou de l’Océan indien, souvent exposés à la montée des eaux ou aux cyclones.

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"Si nos délégations sont réduites ou incapables de participer effectivement, cela se traduirait par un échec dans la poursuite de la justice climatique pour ceux dont les vies et les moyens de subsistance sont en première ligne d’une crise qu’ils n’ont pas causée", juge-t-elle.

Des chambres d’hôtel à 143 000 francs la nuit

La conférence de l’ONU sur le climat se tiendra en novembre à Belem, ville amazonienne de 1,3 million d’habitants sans grande offre hôtelière.

Ce sont surtout les prix qui suscitent la controverse à moins de cent jours de l’événement, à tel point que certains pays ont demandé de le déplacer dans une autre ville et que le chef de l’État autrichien a renoncé à s’y rendre, citant des "coûts exceptionnellement élevés".

Ces derniers mois, l’AFP a vu que des hôtels proposaient des chambres à 1 200 euros (143 000 francs) la nuit. Sur la plateforme de réservation de logements Airbnb, certaines offres allaient même au-delà.

La plateforme a assuré à l’AFP s’être "engagée à multiplier les efforts pour sensibiliser la communauté locale d’hôtes et encourager les pratiques responsables", et a précisé que "de novembre 2023 à juin 2025, les annonces de logements sur la plateforme dans la région de Belem ont connu une augmentation significative, passant de 1 000 à 6 100, ce qui représente environ 19 000 lits".

Réduction des délégations ?

La présidence de la COP30, qui n’entend pas déplacer l’événement, propose des hébergements à prix réduit pour les pays en développement et insulaires, notamment sous forme de cabines dans des bateaux de croisière.

Mais le prix de ces chambres est "toujours plus élevé" que le forfait accordé pour les voyageurs de l’ONU, regrette Ilana Seid. "L’allocation de quinze chambres par délégation est aussi alarmante, signifiant que nombre de nos pays seraient forcés de réduire la taille de leur délégation", craint-elle.

Le président de la COP30, André Corrêa do Lago, a reconnu début août qu’il existait des "inquiétudes extrêmes" et que "réduire les délégations n’est évidemment pas ce que désire le Brésil parce que nous avons besoin d’une COP très intense et productive".

"Nous essayons de trouver les solutions à cette question du prix", a-t-il affirmé auprès de journalistes.

Avec AFP