La rentrée parlementaire bat son plein cette semaine à l’Assemblée nationale, au lendemain du second tour des législatives anticipées 2024. La plupart des député(e)s élu(e) ou réélu(e) dimanche en Outre-mer sont arrivés au palais Bourbon ce mardi, et ces arrivées devraient durer toute la semaine.
Élu au premier tour, sous l’étiquette Renaissance, Mikaele Seo, député de Wallis et Futuna, est arrivé de son archipel du Pacifique sud ce début de semaine. Élu à 62,65% des suffrages, Mikaele Seo a survolé l’élection mais assure : « je ne m’y attendais pas ». « Je vais continuer sur le social pour Wallis et Futuna » a poursuivi le député. « Il y a la desserte aérienne car nous dépendons directement de la Nouvelle-Calédonie, c’est important d’y travailler », a ajouté Mikaele Seo. Encore plus important que l’archipel a été de fait coupé du monde avec la crise calédonienne qui a entraîné la fermeture de l’aéroport de la Tontouta et la suspension des vols commerciaux d’AirCalin.
« Quand on revient avec un score meilleur que celui de 2022, il y a de la responsabilité, cela m’oblige à faire plus et mieux pour le pays » a estimé de son côté le député de Guadeloupe Élie Califer, qui liste la précarité, la lutte contre cherté de la vie, l’accès à l’eau et les services publics parmi ses dossiers. Élu PS, Élie Califer est apparenté socialiste, et « le demeure ».
Interrogé sur le nouveau visage de l’Assemblée nationale, avec un RN en forte progression mais pas majoritaire, une gauche en tête mais pas majoritaire non plus, et un groupe présidentiel qui se maintient. « On n’a pas une belle vision de tout ce qui pourrait se faire, mais la gauche a fait son devoir avec ardeur et passion pour éloigner le RN », a assuré le député.
« Les partis devraient pouvoir maintenant se regrouper et se sublimer pour trouver les moyens d’assurer la gouvernance du pays ». Les discussions ont lieu actuellement entre les groupes de la gauche NFP. Discussions auxquelles les députés ultramarins élus à gauche prennent part, a assuré Elie Califer, en défendant naturellement les enjeux ultramarins. « Notre pays n’a pas l’habitude des coalitions. Il faudrait que ce soit un gouvernement qui puisse respecter le vote des citoyens ».
« Nous aurons à être à l’écoute de ce que les électrices et électeurs ont décidé, répondre aux premières attentes, notamment l’augmentation des salaires et du pouvoir d’achat » abonde son collègue Christian Baptiste, lui aussi apparenté socialistes. « Je me ferais fort de défendre l’identité guadeloupéenne au sein de cette Assemblée ». Christian Baptiste entend ainsi faire valoir « une vraie autonomie politique » pour la Guadeloupe, dans le cadre du travail législatif. Il défend aussi, sur l’éducation, une adaptation des programmes à la réalité de la Guadeloupe et des Outre-mer.
Faire preuve de responsabilité, en respectant le choix des électeurs, tel est le leitmotiv d'Olivier Serva, député de la première circonscription de Guadeloupe réélu ce dimanche. Parmi les priorités du parlementaire : «continuer voire élargir le groupe LIOT auquel il est membre». « Nous avons rencontré des députés prêts à peser dans le débat politique à l'Assemblée nationale. Cela prend tout son sens d'avoir un bloc central et un groupe avec des hommes et des femmes qui ont la volonté de faire avancer le pays et les Outre-mer, sur des problématiques de pouvoir d'achat, d'insécurité, de retour au pays des jeunes». Olivier Serva défend un pouvoir législatif « décentralisé avec des lois qui s'appliquent de façon intelligente», répondant aux intérêts des territoires ultramarins.
Les députés des Outre-mer pourront notamment compter sur le soutien des deux députés de l'Hexagone, Maud Petit et Steevy Gustave. Tous deux, originaires de la Martinique, ont manifesté leur envie de porter les problématiques ultramarines et de siéger au sein de la délégation des Outre-mer à l'Assemblée nationale.
Avec Eline ULYSSE
