Ce mardi 18 novembre, s'est tenue à Paris une table ronde consacrée à l'attractivité de Mayotte dans le cadre d'Ambition Africa, le rendez-vous incontournable des relations économiques entre la France et l'Afrique. Sponsorisée par l'Agence de Développement et d'Innovation de Mayotte (ADIM), cette rencontre a mis en lumière le positionnement stratégique de ce territoire français au cœur du canal du Mozambique.

La table ronde a réuni des acteurs clés du développement mahorais : représentants de l'ADIM, du Conseil Départemental, de la Mission interministérielle pour la reconstruction et la refondation de Mayotte (MIRRM), de la Chambre de commerce et d'industrie de Mayotte, de la Direction du Datacenter de Mayotte, ainsi que le Ministre kényan du commerce extérieur. Cette configuration illustre l'ambition de Mayotte de s'imposer comme un acteur majeur de l'intégration régionale dans l'océan Indien.

L'événement a permis de présenter les nombreuses opportunités d'investissement qu'offre l'île, tout en faisant le point sur les dispositifs de la loi refondation. L'objectif affiché : renforcer les mécanismes de coopération économique entre la France et l'Afrique via les territoires ultramarins.

Un arsenal de mesures pour soutenir l'investissement

Pour séduire les investisseurs, Mayotte déploie des dispositifs attractifs. La zone franche globale propose notamment des abattements fiscaux à 100%, complétés par des crédits d'impôt recherche et innovation. Des programmes d'accompagnement des entreprises locales visent par ailleurs à stimuler la compétitivité et l'emploi sur le territoire.

Côté infrastructures, les projets structurants se multiplient : construction d'un nouvel aéroport à piste longue à Bouyouni, extension du port de Longoni... Autant d'investissements qui témoignent de la volonté des autorités de faire de Mayotte un territoire économiquement dynamique dans l'océan Indien.

Des filières stratégiques à fort potentiel

Plusieurs secteurs porteurs ont été mis en avant lors de la table ronde. Le tourisme durable et haut de gamme figure en tête, avec la valorisation du lagon mahorais et le développement d'infrastructures hôtelières. La candidature de la double barrière de corail au Patrimoine mondial de l'UNESCO et la reconstruction des ports de plaisance de Mamoudzou et Dzaoudzi illustrent cette ambition.

L'agroalimentaire et la souveraineté alimentaire constituent également des priorités. Les projets « Mulilab » et « Pôle d'Excellence Rural » visent à structurer la transformation locale de produits alimentaires et cosmétiques aux normes internationales. Une mission Kenya-Mayotte a d'ailleurs été lancée pour renforcer les partenariats régionaux dans les filières agricole et BTP.

Dans le domaine des technologies, Mayotte mise sur son datacenter, sa technopole et son guichet territorial de cybersécurité. L'île ambitionne de devenir un territoire pilote de la cybersécurité ultramarine, en lien avec l'ANSSI.

Les énergies renouvelables et l'économie circulaire ne sont pas en reste, avec des projets de production solaire et de biomasse. Le projet Kumulus Water, qui propose des générateurs autonomes d'eau potable fonctionnant à l'énergie solaire pour les zones reculées, a notamment retenu l'attention.

Enfin, le secteur de la santé bénéficie d'investissements conséquents avec l'extension du centre hospitalier de Mamoudzou et la planification d'un second site à Combani.

France 2030 : 11 millions d'euros mobilisés

Les appels à projets France 2030 ont permis de mobiliser près de 11 millions d'euros pour soutenir l'innovation, la formation et la structuration des filières stratégiques. Des initiatives comme les projets "Terre et Eau" et "Lilo Bambou" valorisent les matériaux locaux pour une construction durable, illustrant la volonté de concilier développement économique et respect de l'environnement.

Avec cette table ronde, Mayotte confirme son ambition de devenir un pivot de la coopération économique entre la France et l'Afrique de l'Est, tout en relevant le défi de sa reconstruction et de son intégration régionale.