Santé : Premier en Outre-mer, le centre Imadis de Polynésie examine plus de 12 000 radios, scanner ou IRM de la France entière

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Santé : Premier en Outre-mer, le centre Imadis de Polynésie examine plus de 12 000 radios, scanner ou IRM de la France entière

En opération depuis mars, et sur le point d’être officiellement inauguré, le centre de télé-imagerie d’Imadis de Papeete a déjà permis d’analyser et interpréter plus de 12 000 radios, scanner ou IRM. Des examens envoyés numériquement depuis des centaines d’établissements de santé français, mais aussi depuis les hôpitaux de Moorea, de Uturoa, de Nuku Hiva ou de Taravao, qui ont conclu, comme plus récemment le Centre hospitalier de Polynésie, un partenariat avec ce groupe privé spécialisé dans les diagnostics à distance d’imagerie médicale. Un groupe qui collabore avec 700 médecins en France, dont une dizaine sont désormais basés à Papeete. Un sujet de notre partenaire Radio 1 Tahiti.

Un bureau de cinquante mètres carrés à Papeete, et cinq consoles à triple écrans réunis dans une « salle d’interprétation ». Le centre avait été lancé en mars sans grande annonce et avec deux médecins radiologues à bord. Il s’est depuis étoffé -une dizaine de spécialistes y œuvrent désormais- et sera officiellement inauguré le 25 septembre prochain.

Pour Imadis, il s’agit d’une première implantation en Outre-mer, mais pas d’un premier pas dans la télé-imagerie : le groupe spécialisé, lancé dès 2008 et qui revendique plus de 200 établissements de santé partenaire, travaille déjà avec quelques 700 radiologues et autres spécialistes libéraux, répartis dans une quinzaine de centre en France, qui analysent et diagnostiquent à distance des examens d’imagerie médicale.

Radios, scanner ou IRM… Chaque jour les examens de plus de 2 500 patients sont transmis aux centres d’interprétation par des services d’urgence, des hôpitaux de l’Hexagone ou des Outre-mer, ou des structures privées pour être analysés 24h/24 et 7j/7, puis renvoyés avec interprétation aux équipes médicales en contact avec le patient.

Une façon pour ces établissements de surmonter les importantes difficultés de recrutement de spécialistes de l’imagerie médicale -de moins en moins nombreux, alors que le nombre de passage aux urgences et le nombre d’examens d’imagerie commandés sont en augmentation constante- et pourquoi pas d’améliorer leur réactivité ou leurs horaires de service.

Le centre d’interprétation de Papeete travaille donc sur des images provenant de la France entière, transformant en atout le décalage horaire. Mais des examens polynésiens y sont aussi traités, comme dans les autres centres d'Imadis. En 2023, la direction de la Santé avait en effet signé un partenariat avec le groupe spécialisé pour aider à utiliser pleinement les équipements des hôpitaux de Taiohae, Taravao, Moorea et Uturoa.

Le Centre hospitalier de Polynésie française est aussi devenu, plus récemment, un des clients de la société qui explique dans un communiqué aider à « garantir l’égalité d’accès à une imagerie de qualité pour tous » dans un contexte « particulièrement complexe » d’insularité. « Ce centre est une étape supplémentaire dans l’aide que nous pouvons apporter en tant que médecins locaux, avec de nombreux projets visant à améliorer l’offre de soin », explique ainsi Basile Porta, un des dix médecins radiologues du centre d’interprétation, et qui en est le responsable médical.

Imadis explique que son offre tahitienne permet aussi aux radiologues du secteur public si dur à ancrer en Polynésie, de « pérenniser leur mission au sein des hôpitaux du territoire », en complétant leur contrat avec des gardes dans ce centre privé « en moyenne deux fois par mois ». Depuis le mois de mars, plus de 12 000 examens auraient déjà été interprétés localement.

Charlie René pour Radio 1 Tahiti