Démographie - Mayotte : L’Insee dresse un portrait des communes de Petite-Terre dont les résultats sont parfois très opposés

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Démographie - Mayotte : L’Insee dresse un portrait des communes de Petite-Terre dont les résultats sont parfois très opposés

La Petite-Terre est un territoire à part à Mayotte à bien des égards. Il ne se départ cependant pas totalement du reste de l’île et présente de nombreuses similitudes que l’Insee vient de décortiquer avec une nouvelle étude… Un sujet de notre partenaire France Mayotte Matin. 

 

En 2017, pas moins de 29 300 personnes vivaient à Petite-Terre, soit 11 % de la population du département. Près d’un habitant sur deux était alors de nationalité étrangère, comme en moyenne à Mayotte. Mais encore, entre 2012 et 2017, le nombre d’habitants a augmenté de 5 100 personnes soit à un rythme de 3,9 % en moyenne par an, proche de celui de l’ensemble de Mayotte. Cette croissance est principalement due à un fort excédent des naissances sur les décès accentué par le solde migratoire qui contribue davantage au dynamisme en Petite-Terre qu’en moyenne à Mayotte. L’immigration est là et notamment à La Vigie, où la population augmente très fortement entre 2012 et 2017 plus fort qu’ailleurs (+ 6,7 % en moyenne par an), et contribue ainsi pour 40 % à la croissance démographique de Petite-Terre. Une paille pour un territoire qui compte parmi les plus densément peuplés de France derrière l’île de France. Ainsi, la densité de population est particulièrement élevée dans certains îlots de logements dans le centre-ville de Dzaoudzi (plus de 22 000 habitants/km2). 

La Vigie permet aux nouveaux arrivants de s’installer dans les espaces encore accessibles comprenant des pentes non constructibles, les centres villes ne permettant plus l’extension de l’habitat. Néanmoins, l’électricité équipe une part plus élevée des logements à Petite-Terre (94 %) que dans l’ensemble du département (90 %) ; l’accès à l’électricité y est plus fréquent via un compteur individuel, mais 38 % des logements y accèdent encore sans leur propre compteur. Vive la distribution illégale d’énergie ! Côté emploi en PetiteTerre, les personnes en âge de travailler sont deux fois moins sen emploi (34 %) qu’en France métropolitaine (64 %), mais ce taux d’emploi est toutefois plus élevé que celui du département (29 %). Mais il ne faut pas s’y tromper, les boulots petit-terriens sont moins rémunérateurs et l’économie informelle joue donc un rôle significatif en Petite-Terre, en particulier à Pamandzi où 30 % de la richesse créée en 2015 avait ainsi été générée. Enfin, si la Petite-Terre offre un même niveau d’équipements et de services que l’ensemble du territoire mahorais, les personnels de santé ne sont cependant pas en nombre suffisant pour répondre aux besoins de la population. Mais les conditions de vie doivent s’améliorer à ce niveau grâce à l’ouverture du nouvel hôpital. 

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Il convient encore de ne pas oublier qu’en Petite-Terre, sont implantées de nombreuses infrastructures stratégiques pour Mayotte, comme l’aéroport, un dépôt de carburant ou une centrale thermique. C’est donc un territoire important au regard de l’activité économique du département. Il n’y a cependant qu’une seule station-service pour autant d’habitants, une gageure ! L’intérêt une nouvelle fois de ce type d’étude concoctée par l’Insee est de livrer un reflet précis du territoire permettant d’orienter les politiques publiques. Pour le cas de Petite-Terre, la vision globale est simple et se concentre sur des maux bien identifiés à l’instar de la Vigie… 
 

Par Samuel Boscher pour France-Mayotte Matin