« Monnerville : une fierté de la République ». Une expo photos au Jardin du Luxembourg et une série d'événements sur l'ancien président du Sénat Gaston Monnerville

Gaston Monnerville en 1962 ; le vice-président du Sénat, Georges Patient (en haut à droite) ; et le président du Sénat Gérard Larcher (en bas à droite) © DR/Sénat

« Monnerville : une fierté de la République ». Une expo photos au Jardin du Luxembourg et une série d'événements sur l'ancien président du Sénat Gaston Monnerville

À l’initiative du vice-président du Sénat et président de la Société des Amis du Président Gaston Monnerville, le sénateur guyanais Georges Patient, avec le soutien du président du Sénat Gérard Larcher, la Haute assemblée a programmé toute une série d'événements, ouverts au public, en l'honneur de l'ancien président Gaston Monnerville à l'occasion de la commémoration des trente ans de sa disparition, le 7 novembre 1991. Premier événement, inauguration d'une expo-photo ce 14 septembre dans les jardins du Sénat par le Président Gérard Larcher.

 

Cette série de manifestations se fait dans le cadre d’un partenariat de la Société des Amis du Président Gaston Monnerville avec le Sénat, le service de la communication du Sénat, les archives de l’institution, la Délégation sénatoriale aux Outre-mer, et le portail d’informations Outremers 360 qui créera pour l’occasion un site spécial consacré à l’événement. Seront associés les élus de la Guyane, du Lot et de ses académies (Gaston Monnerville fut député et sénateur de Guyane et président du Conseil général du Lot). Une commémoration qui se déclinera tout au long du reste de cette année dans l'Hexagone et les territoires.

 La programmation débutera par une exposition de photographies proposée aux promeneurs dans le Jardin du Luxembourg, sous le préau Saint-Michel, du 14 au 28 septembre. Intitulée « Monnerville : une fierté de la République » et inaugurée par Gérard Larcher, elle retracera la vie de Gaston Monnerville et son engagement politique. À l'occasion des Journées européennes du Patrimoine (JEP), les 18 et 19 septembre, les visiteurs pourront également découvrir une autre exposition consacrée à l'ancien président du Sénat dans les Salons de Boffrand, au cœur même de la Présidence de l’institution. Ils pourront y admirer un buste de Gaston Monnerville ainsi qu'une photo prise dans le bureau du président du Sénat, exceptionnellement ouvert à la visite pour ces JEP, et écouter, au long d'une « balade sonore » dans le Palais du Luxembourg, un podcast sur sa vie, annonce la Haute assemblée.

« Gaston Monnerville est né à Cayenne en 1897, dans une rue dont l’humilité pourrait donner à croire que de grandeur on ne pouvait rien espérer, si ce n’est à raconter un conte de fée. Ce conte de fée arriva : ce fut le conte de fée de la République », écrit le sénateur guyanais Georges Patient, vice-président du Sénat et président de la Société des Amis du Président Gaston Monnerville, qui avait demandé à Emmanuel Macron, sans suite jusqu’à présent, la panthéonisation du célèbre Guyanais en juin 2020. « Pendant près de vingt-deux ans, Gaston Monnerville occupa le troisième, puis le deuxième rang dans l’ordre protocolaire de l’État. Quel destin que celui d’un collégien guyanais, surnommé Ti Momo, quittant la Guyane en 1946 pour être élu, en 1947, président de la seconde Chambre du Parlement, qu’on appelait alors Conseil de la République ! Quelle leçon que ce brillant avocat, ce docteur en droit, aussi studieux et solide que les rochers qui entourent les palétuviers de la place des Amandiers, ait pu être élu et réélu durant vingt-deux années président de la Haute Assemblée ! »

Interview du sénateur Georges Patient par Luc Laventure, président d’Outremers 360

« La personnalité de Monnerville se forgea dans l’enfance et dans l’adolescence », poursuit Georges Patient. « Son acharnement au travail lui valut de conquérir tous les mérites, tous les grades, tous les honneurs. Les lauriers qu’il reçut récompensèrent son intelligence, ses mérites, sa ténacité. Gaston Monnerville se disait enfant de la race noire, se savait petit-fils d’esclave, n’ignorant pas qu’il vivait dans la plus pauvre des quatre vieilles colonies. Mais quoi ? Il lisait Victor Hugo, Michelet, Alexandre Dumas. Il savait que les sang-mêlé, les hommes de couleur, avaient donné au monde le chevalier de Saint-Georges, Pouchkine, Alexandre Dumas, et que l’empire romain avait eu des empereurs africains. »

« Trente ans ont passé depuis la mort de Gaston Monnerville qui ne servit pas une République plutôt qu’une autre : il servit la République une et indivisible », souligne pour sa part Gérard Larcher. « Il lui était reconnaissant de lui avoir permis, lui le petit-fils d’esclave, d'exercer les plus hautes fonctions de l’État. Gaston Monnerville fit de sa vie un engagement. Il emboîta les pas de ses aînés qui avaient montré le chemin vers l’émancipation : l’abbé Grégoire, Victor Schœlcher, Léon Gambetta, Georges Clemenceau… »

 

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PM