Marie-José Pérec, Laura Flessel et Teddy Riner, des sportifs ultramarins au cœur de l’histoire de l’olympisme dans l’exposition « Olympisme : Une histoire du monde » au Palais de la Porte Dorée, à Paris

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Marie-José Pérec, Laura Flessel et Teddy Riner, des sportifs ultramarins au cœur de l’histoire de l’olympisme dans l’exposition « Olympisme : Une histoire du monde » au Palais de la Porte Dorée, à Paris

Dans le cadre des Jeux Olympiques et Paralympiques se tient du 26 avril au 8 septembre 2024 l’exposition « Olympisme, une histoire du monde ». Cette exposition inédite labellisée « Olympiade culturelle » raconte la saga olympique à travers les crises, les luttes, les combats majeurs et les exploits des athlètes du monde y compris des sportifs ultramarins qui ont contribué à façonner l’histoire de l’olympisme constitutif de notre monde contemporain.

Dans moins de 100 jours maintenant, toute la France hexagonale, mais aussi par-delà les océans, vibrera au rythme des performances et des exploits des athlètes du monde entier et singulièrement français, dont de nombreux ultramarins dans le cadre des Jeux Olympiques et paralympiques de Paris 2024. Place nette sera faite au sport. Tous les sports.

Une opportunité qu’a saisi le Palais de la Porte Dorée pour s’emparer de cet évènement emblématique afin de raconter par une exposition intitulée « Olympisme, une histoire du monde », 130 ans d’évolutions géopolitiques, politiques, socio-culturelles depuis la création des Jeux Olympiques modernes par le prisme des exploits des plus grandes championnes et champions olympiques. Une exposition labellisée « Olympiade culturelle » organisée en partenariat avec le groupe Achac dans le cadre du programme « Histoire, sport et citoyenneté ».

600 œuvres rassemblées pour raconter 33 olympiades

Grâce à son parcours rythmé et chronologique, l’exposition emmène le visiteur dans les coulisses des 33 olympiades, d’Athènes en 1896 à Paris 2024, sans exclure celles qui ont été annulées (1916, 1940, 1944) ou tronquées (1976, 1980- 1984). Elle fait dialoguer évènements historiques, figures sportives et grands témoins de l’histoire à la faveur de près de 600 œuvres, documents, films d’archives, objets, articles de presse et photographies qu’elle a pu rassembler.

Cet évènement sportif international, le plus médiatisé au monde, est devenu le réceptacle des enjeux géopolitiques qui ont marqué l’histoire du XXème siècle comme par exemple les Jeux de Berlin de 1936 où l’Allemagne nazie a cherché à en faire la vitrine de son idéologie raciste et antisémite ou le boycott des nations africaines aux Jeux de Montréal en 1976 pour protester contre le régime d’apartheid en Afrique du Sud. 

200 000 participants aux Jeux Olympiques depuis leur création, dont de nombreux ultramarins   

L’enceinte olympique a été aussi le reflet des évolutions sociales du monde et l’exposition montre qu’au-delà d’un espace de tensions géopolitiques, les jeux sont un terrain de luttes sociales et un miroir des évolutions sociétales. Outre des valeurs comme la démocratie, l’égalité sociale, raciale, de genre, l’inclusivité ou l’éco-responsabilité qui sont au cœur du parcours, l’exposition présente une autre histoire de l’immigration des populations aux jeux et la mise en avant des athlètes issus de l’émigration comme figures emblématiques de réussite dans de nombreux pays, mais aussi en France grâce à leur succès sportif. Ainsi, les parcours des sportives et des sportifs – ils ont été plus de 200 000 à participer aux jeux Olympiques et paralympiques depuis leurs débuts en 1896 – s’inscrivent dans cette histoire et dans cette aventure collective. 

De l’image de Jesse Owens, afro-américain, remportant quatre médailles aux Jeux Olympiques de Berlin en 1936 piétinant ainsi les thèses racistes du régime nazi qui sert de support à l’affiche de l’exposition, aux athlètes noirs américains Tommie Smith, John Carlos les poings gantés de noir levés sur le podium lors de la remise des médailles à l’issue de la course des 200 mètres aux Jeux de Mexico en , jusqu’aux exploits de deux héroïnes ultramarines, Marie-José Pérec et Laura Flessel, les visiteurs pourront à loisir découvrir les figures marquantes de l’olympisme.

 Si la « gazelle » guadeloupéenne Marie-José Pérec, championne olympique à Barcelone en 1992 et double médaillée d’or sur 200 m et 400 m aux Jeux Olympiques d’Atlanta en 1996 est aujourd’hui considérée comme la plus grande athlète française –femme et homme confondus – de tous les temps, l’escrimeuse guadeloupéenne Laura Flessel surnommée la « guêpe » multi-médaillée est une référence dans son sport. Dans ce panthéon sportif ultramarin figurant dans cette exposition, le judoka guadeloupéen Teddy Riner, double champion olympique en individuel (Londres en 2012 et Rio en 2016) et médaillé d’or par équipes à Tokyo 2020 occupe lui aussi une place importante. Teddy Riner sera en course encore à Paris pour un nouveau titre. 

Cette mise en exergue de sportifs ultramarins est forcément sélective. Et cette exposition fait malheureusement l’impasse sur les performances des Jackson Richardson, Malia Metella, Yannick Borel, Roger Bambuck, et autres Daniel Narcisse, Didier Dinart, Grégory Baugé pour ne citer que ceux-là dans une liste très longue car beaucoup d’athlètes issus des territoires ultramarins ont contribué à étoffer le palmarès du sport français, mais aussi à façonner l’histoire de l’olympisme.

Un catalogue considéré comme une référence dans l’histoire du sport

Pour accompagner cette exposition, un catalogue qui s’annonce comme une référence dans l’histoire du sport tant par le nombre de spécialistes qui y ont participé que par sa qualité éditoriale et sa richesse iconographique à l’image de l’exposition, a été édité. Ce catalogue rend hommage aux athlètes à travers plus de mille images exceptionnelles. Fruit du travail d’une soixantaine de spécialistes français et internationaux, dont Harry P. Mephon, ancien athlète de haut niveau guadeloupéen, agrégé en éducation physique, docteur en sociologie et directeur de la culture et des sports au Conseil régional de Guadeloupe, ce catalogue offre un panorama complet de chacune des olympiades et propose une « histoire du monde » résolument transnationale de l’olympisme moderne. Ce catalogue, à l’instar de l’exposition, se propose de nous faire découvrir 130 années de jeux Olympiques où se dessinent les grandes mutations de nos sociétés et leurs enjeux politiques, économiques et culturels.    

E.B.

« Olympisme, une histoire du monde » 1896 -2024

Exposition du 26 avril au 8 septembre 2024

Palais de la Porte Dorée

Musée national de l’histoire de l’immigration

293, avenue Daumesnil

75012 Paris

Renseignements : www. palais-portedorée.fr