Invité du plateau de BFM Business, Marc Rochet, Dirigeant des compagnies aériennes Air Caraïbes et French Bee s'est exprimé sur la situation du transport aérien et de ses contraintes quant à la situation sanitaire et la problématique du pass sanitaire. Il invite les habitants comme ses employés à la vaccination, souhaitant une solution pérenne pour la reprise de l'activité et une porte de sortie de crise.

Marc Rochet était interrogé sur les différentes problématiques des transports aériens face à la pandémie et face au confinement dans les Outre-mer. Les compagnies aériennes comme French Bee et  Air Caraïbes, spécialisée dans les Outre-mer, font face aux différentes restrictions sanitaires alors que le passeport vaccinal devient norme, dans un contexte de territoires ultramarins en retard sur les taux de vaccination de la population, et sujet à de nouveaux couvre-feu ou confinement, impactant grandement le secteur du tourisme.

Dans cette situation, l'impact sur les réservations est selon lui immédiat et visible, évoquant «un taux de vaccination très insuffisant dans tous les départements d'Outre-mer, principalement la Guadeloupe, mais aussi la Martinique, La Réunion. On voit les premières annulations, les premiers reports arriver. Bien entendu, il va y avoir un effet important sur les voyages de nos clients parce qu'aller en Guadeloupe aujourd'hui pour passer des vacances, c'est quand même très difficile. Ça touche les activités, ça touche la restauration, toutes les activités sportives et autres, donc ce confinement n'est pas une bonne nouvelle».

Fort de ce constat, Marc Rochet ne voit qu'une solution, partageant la direction de l'exécutif d'aller vers la vaccination pour tous, et en appelle «aux guadeloupéens, aux antillais, aux réunionnais, de se faire vacciner parce que je pense que c'est indissociable du choix que nous avons à faire, Ce virus est dangereux, il est connu maintenant, ça fait plus de 18 mois maintenant qu'on est dans cette pandémie, donc il faut prendre des mesures qui sont en adéquation avec la situation (…) Ce virus, on sait qu'il frappe durement les populations qui ne sont pas vaccinés, on sait qu'il frappe les jeunes parce qu'ils ont beaucoup d'échange, font beaucoup de sport, de loisir, donc je ne peux que soutenir les mesures qui sont rationnelles».

S'il se défend de n'être pas un spécialiste médical, et tient à la liberté de chacun, il précise soutenir “un équilibre entre le droit, et en particulier le droit à la liberté, il y a des gens qui ne veulent pas se faire vacciner, mais aussi les devoirs. Quand on n'est pas vacciné, on doit en tirer des conséquences et adapter son comportement. La liberté des uns s'arrête où commence celle des autres, il faut respecter la liberté de ceux qui ont décidé de se faire vacciner.”

Sur le plan économique, la situation reste bien en deçà des attentes, puisque les taux de remplissages restent en berne, notamment en raison des restrictions sanitaires. La saison estivale affiche habituellement des taux de remplissage aux alentours des 90-92%, aller et retour. Pour la saison 2021, le directeur d'Air Caraïbes et French Bee anticipe “80%, peut-être un peu en dessous, parce que ces effets sont très importants sur nos activités, ça va causer beaucoup de dommages économiques, on va essayer de s'adapter, la situation est très inquiétante pour tout le monde”.

Une période exceptionnelle qui amène à des mesures qui le sont tout autant, Marc Rochet évoquant les mesures de report et de remboursement mises en œuvre pour ses clients : «Nous remboursons les gens (…) cette nuit, nous avons perdu plus de 1000 clients qui se sont dé-listés de nos vols. Soit nous leur proposons un report de leur billet sur 12 mois, soit nous les remboursons... Beaucoup choisissent le report parce que beaucoup de ces gens-là, on envie de voyager de toute façon (…) mais s'il le faut, nous les rembourserons».

Enfin, le Directeur général des deux compagnies aériennes précise être en accord avec la volonté d'imposer la vaccination aux personnels navigants : « Je suis parfaitement en ligne, les mesures doivent être cohérentes, on ne combattra pas cette épidémie avec des faux-semblants ou des choses qui ne sont pas claires. Il y a des décisions qui sont prises par les pouvoirs publics, ces décisions sont basées sur les avis du Conseil scientifique, nous les appliquons (…) Côté métropole, on s'achemine vers des taux de vaccination de nos personnels naviguant à plus de 80-85%. Côté des Antilles, le taux est beaucoup plus bas, quasiment trois fois moindre, et là aussi nous appelons nos personnels (…) il faut être cohérent, si on veut faire ce métier, on sait qu'il faut être vacciné».