Nouvelle Calédonie : Toujours pas de Président pour le 17ème gouvernement calédonien

Nouvelle Calédonie : Toujours pas de Président pour le 17ème gouvernement calédonien

© Calédonia

Les membres élus du 17e gouvernement de Nouvelle-Calédonie se réunissaient à nouveau ce mardi 2 mars afin de désigner le prochain président de l’exécutif calédonien. Nouveau round d’observation et situation au point mort, les votes n’ont pas permis de départager les 3 candidats au poste. Le gouvernement de transition, limité aux affaires courantes, reste en place.

Toujours aucune majorité claire ne permettant de désigner le nouveau président du gouvernement en Nouvelle-Calédonie après ce nouveau tour d’élection par ses membres élus. Les indépendantistes sont divisés, avec 3 voix pour Louis Mapou, candidat de l’Union Nationale pour l’Indépendance (UNI) et 3 voix pour Samuel Hnepeune, candidat UC-FLNKS et Nationaliste et Eveil Océanien. Thierry Santa, président sortant et candidat de l’Avenir en Confiance, obtient quant à lui 4 voix.

La liste UC-FLNKS et Nationaliste, rejoint par le groupe Éveil Océanien avait surpris par la nomination de Samuel Hnepeune à sa tête. L’arrivée du PDG d’Air Calédonie, et ancien patron du Medef-NC qui a quitté son poste pour rejoindre le domaine politique, avait suscité, au-delà de la surprise, la dissension au sein des partis indépendantistes. Une divergence constatée dans les faits au moment des votes, puisque le Parti Travailliste avait changé la donne en votant UNI, créant la surprise, empêchant le groupe UC-FLNKS et Nationaliste d’obtenir les 4 voix attendues, au grand dam du groupe Éveil Océanien qui, dans leur union avec le groupe indépendantiste, perdait ainsi sa chance d’obtenir un siège au gouvernement.

Gilbert Tyuienon, membre de l’Union Calédonienne au gouvernement, se veut cependant rassurant à l’issue de ce nouveau vote dans l’impasse, au micro de notre partenaire Caledonia. «Pas de président encore aujourd’hui, néanmoins, pour rassurer peut-être la population du pays, au niveau du FLNKS et avec nos amis du Palika, on poursuit les discussions. On est dans ce qu’avait indiqué le président Roch Wamytan à la télé, on prend le temps de la discussion pour essayer de trouver les meilleurs équilibres possibles. En termes de présidence du gouvernement, mais c’est aussi sur l’animation des secteurs, et comment on prend en compte tout le monde au gouvernement».

La liste UNI, avec à sa tête son chef, Louis Mapou, ancien directeur de l’Agence du Développement Rural et d’Aménagement Foncier (ADRAF), ancien président du conseil de la direction de Koniambo Nickel et de la Sofinor, et élu au Conseil municipal de Païta, est l’opposant indépendantiste de Samuel Hnepeune. Les partis indépendantistes peinent à s’accorder dans cette situation, et de chaque côté plaident pour un choix d’échange et de construction, dans le but de composer un gouvernement le plus inclusif pour tous.

Seul groupe Loyaliste en lice, l’Avenir En Confiance avec le président sortant, Thierry Santa, à sa tête, récolte 4 voix. Une légère avance sur ses concurrents qui ne fait pas majorité, tandis que le groupe politique affirme n’avoir aucune discussion avec les deux groupes indépendantistes.

Seul soutien côté loyaliste, la voix du groupe Calédonie Ensemble, mais sa voix, exprimée par son élu Joseph Manauté, est restée celle de l’abstention.
Isabelle Champmoreau, membre AEC, s’exprimait au micro de Nouvelle-Calédonie la 1ère après le vote : « J’ai envie de dire, finalement, tout ça pour ça… Avoir fait chuter le gouvernement dans la précipitation, comme l’ont d’ailleurs reconnu certains élus indépendantistes ces derniers jours. Casser l’équilibre institutionnel qui est fragile dans cette dernière ligne droite de l’accord de Nouméa. Tout ça au détriment de la gestion de la vie quotidienne des Calédoniens en matière de chômage, mais aussi de gestion de la crise sanitaire, également de la gestion des comptes sociaux sur la question du Ruamm».

Aucune date n’a pour l’heure était fixée en vue d’un nouveau round pour élire le prochain chef de l’exécutif, alors que la date butoir du 31 mars fixée pour la décision du budget de la Nouvelle-Calédonie approche. Sans déblocage de la situation d’ici là, le budget du territoire passera sous tutelle de l’Etat.