Fr-Alert. C’est le nom d’un dispositif national qui doit débarquer en Nouvelle-Calédonie dès le mois de septembre. Le principe est simple : envoyer des notifications en temps réel sur l’ensemble des téléphones portables du pays pour prévenir la population de risques naturels (dépressions, tsunamis…) et de troubles à l’ordre public (émeutes, attentats…). Ces messages indiquent également les comportements à adopter selon les situations d’urgence. Zoom avec notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes sur ce nouvel outil qui sera d’abord expérimenté à Lifou les prochaines semaines.
Un dispositif déjà lancé dans l’Hexagone
Alors que le Caillou a fait face à une flambée de violence inouïe dès le 13-Mai, qui a pris de court la plupart des habitants, l’arrivée du dispositif FR-Alert devrait résonner et trouver un écho favorable auprès des Calédoniens.
Déployé depuis 2022 dans l’Hexagone et attendu de longue date dans le pays (le système aurait dû entrer en vigueur début 2024), ce nouvel outil vise à informer en temps réel la population qui se situe dans une zone de danger, en envoyant une notification sur l’ensemble des numéros de téléphone portables présents dans le secteur.
Dans quels cas ces alertes sont-elles lancées ?
Risque de tsunamis, feux de forêts incontrôlables, violences urbaines… Fr-Alert doit avertir l’ensemble des Calédoniens sur les risques naturels, technologiques ou les menaces liées aux troubles à l’ordre public.
La liste de ces risques est ainsi fixée au niveau national : Météorologie (inondations, tempêtes…), Feux ou incendies (feux de forêts, incendies industriels…), Géophysique (séismes, tsunamis…), Infrastructures (rupture d’ouvrage hydraulique, interruption des réseaux…,Transports (accidents routiers, maritimes, aériens…) Biologique-chimique ou explosif, Sécurité intérieure (attentats, émeutes…), Santé (épidémies, crises alimentaires…), Évènements engageant la sécurité publique
Comment ça fonctionne ?
Localement, la décision du déclenchement de ce système relève de la responsabilité du président du gouvernement ou du haut-commissaire en fonction de leurs compétences respectives. L’alerte, une fois validée est diffusée automatiquement à l’OPT, qui a pour obligation d’acheminer gratuitement les messages d’alerte aux populations concernées. Les clients des opérateurs de téléphonie mobile locale ainsi que les personnes venant de l’étranger et bénéficiaires du service d’itinérance, recevront tous ces messages.
Dans le détail, le dispositif est dit "intrusif", c’est-à-dire qu’il ne nécessite aucun téléchargement, ni aucune autorisation de la part du détenteur de l’appareil. Un message accompagné d’une sonnerie stridente apparaît sur tous les téléphones portables présents dans la zone concernée par le danger. Ces notifications surviennent y compris en mode silencieux et en mode avion. Elles ne peuvent, en revanche, être reçues que sur des appareils dotés de la 4G ou 5G.
Dans les zones couvertes par la 2G ou la 3G, des SMS géolocalisés complètent la diffusion, qui est moins complète et plus lente.
Quand ce dispositif sera-t-il opérationnel ?
La mise en œuvre effective de ce dispositif est prévue à compter du mois de septembre. Des tests techniques sont prévus à Lifou pour la fin du mois de juillet afin de confirmer le déploiement opérationnel. Cette phase aura pour objectif de vérifier la couverture réseau et la réception des messages d’alerte tout en commençant à sensibiliser la population au fonctionnement du dispositif.
Fr-Alert se substitue-t-il aux autres systèmes d’alerte ?
Ce nouveau dispositif ne remplace pas mais vient en complément des systèmes d’alertes déjà existants en Nouvelle-Calédonie : les sirènes notamment pour le risque de tsunamis (dont le réseau est inégalement réparti dans le pays), la radiodiffusion, ou encore la diffusion de messages via les sites internet d’informations ou encore réseaux sociaux.
Fr-Alert vise donc à "moderniser" et à gagner en réactivité dans le pays, où régulièrement les Calédoniens déplorent de ne pas être mis suffisamment tôt au courant de certains dangers, en particulier naturels comme le risque de tsunami consécutif à un séisme qui n’est pas forcément ressenti sur la terre ferme.
En quoi le système va plus loin que la simple alerte ?
Fr-Alert informe les personnes concernées sur la nature et la localisation d’un danger tout en indiquant les actions et comportements à adopter (rester chez soi, évacuer la zone…). Les notifications pourront ainsi préciser la nature du risque et l’autorité qui diffuse l’alerte.
Par Les Nouvelles Calédoniennes