Pacifique : Les Îles Salomon disent refuser de choisir entre la Chine et les États-Unis

Le Premier ministre salomonais Manasseh Sogavare, avec le secrétaire d'État américain, Anthony Blinken, lors du sommet entre les États-Unis et les Îles du Pacifique (crédits : Gouvernement des Îles Salomon)

Pacifique : Les Îles Salomon disent refuser de choisir entre la Chine et les États-Unis

Les Îles Salomon ont déclaré mardi 4 octobre s'être opposées à une première version de la déclaration de partenariat entre les États-Unis et les îles du Pacifique, expliquant être « mal à l'aise » face à plusieurs références indirectes à la Chine.

Le ministre des Affaires étrangères de l'archipel, Jeremiah Manele, était interrogé par des journalistes en Nouvelle-Zélande sur des informations de presse concernant les réserves que son pays aurait formulées autour de la déclaration commune, signée à Washington la semaine dernière.

« Dans la version initiale, il y avait plusieurs références avec lesquelles nous étions mal à l'aise », a déclaré Jeremiah Manele. Elles « nous mettaient dans une position où nous devions choisir un camp et nous ne voulons pas être placés dans une (telle) position », a-t-il ajouté. Interrogé pour savoir si ces références concernaient la Chine, il a répondu : « indirectement ».

Selon Jeremiah Manele, le sommet qui s'est tenu fin septembre à Washington entre les États-Unis et 14 nations insulaires du Pacifique, dont les territoires français de la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie, a ensuite pu trouver un « terrain d'entente » lors de négociations, permettant aux Îles Salomon de signer la déclaration finale.

Les États-Unis constituent un acteur clé dans le Pacifique Sud depuis leur victoire durant la Deuxième Guerre mondiale. Ces dernières années cependant, la Chine y a fortement affirmé sa présence en procédant à des investissements, en formant des policiers et, plus controversé, en établissant un pacte de sécurité avec les Salomon.

Lire aussi : À l’issue de leur sommet, les îles du Pacifique et les États-Unis signent une déclaration commune, un fonds de 810 millions dollars annoncé

Pour contrer l'influence grandissante de Pékin dans la région, le président américain Joe Biden a annoncé lors du sommet un nouveau fonds de 810 millions de dollars d'aide pour des îles du Pacifique ainsi qu’un renforcement de sa diplomatie dans la région. Le sommet s’est conclu sur la signature d’une déclaration commune, promettant un partenariat plus étroit. 

Jeremiah Manele, qui s'exprimait mardi à Wellington à l'issue d'un entretien avec son homologue néo-zélandaise Nanaia Mahuta, a assuré que la Chine et les États-Unis étaient tous deux bienvenus dans le Pacifique. Il a réitéré la position des Îles Salomon, selon laquelle leur pacte de sécurité avec Pékin, signé en avril, ne conduirait pas la Chine à établir une présence militaire dans l'archipel.

L'Asie-Pacifique « ne devrait pas être considérée comme une région de confrontation, de conflit, de guerre », a déclaré Jeremiah Manele. « Nous saluons le réengagement des États-Unis dans le Pacifique et nous sommes impatients de travailler avec tous nos partenaires ».

Avec AFP.