Mise en œuvre en 1972, la centrale thermique de la SLN à Doniambo, aussi appelée “Centrale B”, et fonctionnant au fioul, est vouée à être remplacée. Un changement envisagé depuis une dizaine d'années, mais qui sollicite de nombreuses contraintes, entre nécessité économique, besoins de l'industrie minière et transition énergétique. Le point grâce au reportage de nos confères de CALEDONIA.

Trop polluante, trop chère, la célèbre “Centrale B” de Doniambo, située à Nouméa, doit être changée. Un projet complexe pour lequel Nouvelle-Calédonie Énergie (NCE), en charge du dossier depuis 2016, a déterminé une voie : celle d'une production électrique basée sur le Gaz.

D'après NCE, une centrale à Gaz représenterait la meilleure option pour la SLN, car permettant d'obtenir le meilleur rapport entre réduction des émissions de CO2, et coût de l'énergie au Kwh, une notion particulièrement importante pour le groupe minier, soumis à des impératifs de compétitivité, alors que sa situation financière précaire inquiète depuis plusieurs années. De ce constat, deux projets ont émergé. L'un porté par Nouvelle-Calédonie Énergie, l'autre, par Enercal.

Pour NCE, le projet proposé réside en la mise en œuvre de barges flottantes qui supporterait à la fois la création et le stockage du Gaz. Une solution qui permettrait une meilleure flexibilité en cas de futurs développements, mais aussi des coûts réduits pour la mise en œuvre de cette véritable centrale flottante. Autre point fort de cette option, cette solution permettrait le remplacement de la Centrale B, mais aussi de celle Prony Énergie, fonctionnant au charbon. Le site verrait alors sa gestion confiée à un producteur indépendant, avec une possible révision annuelle du contrat d'exploitation.

Du côté d'Enercal, la proposition est toute autre. Dans son projet “Prony 2.0”, l'entreprise propose la refonte de l'usine de Prony Énergie, afin de la rendre fonctionnelle au Gaz plutôt qu'au charbon. Un projet qui demanderait un investissement beaucoup plus important, et une rentabilisation sur une période bien plus longue. Les projets restent néanmoins très liés, puisque NCE voit 40% de son capital entre les mains d'Enercal, 10% par la SLN, et 50% par l'Agence Calédonienne de l'Énergie, un établissement public de la Nouvelle-Calédonie. Concernant Enercal, 54% est, là aussi, détenu par le territoire.

Enfin, si ces deux dossiers sont les plus mis en avant, deux sociétés privées ont également fait des propositions autour de centrale photovoltaïques. Des solutions qui pourraient entrer dans le mix énergétique. Cependant, à titre de comparaison, alimenter la SLN avec une énergie 100% photovoltaïque nécessiterait 1 000 hectares de panneaux solaires, soit dix fois la superficie de panneaux actuellement en fonction sur le territoire.

Afin de trouver un soutien technique et décisionnel dans un dossier particulièrement complexe et aux nombreuses intrications, le gouvernement a sollicité l'aide de la Commission de Régulation de l'Énergie.

Le reportage de CALEDONIA ci-dessous :

Damien Chaillot