Nouvelle-Calédonie : L'association "la natte kanak"signe un partenariat avec la SLN pour la sauvegarde et la structuration de la filière du pandanus

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Nouvelle-Calédonie : L'association "la natte kanak"signe un partenariat avec la SLN pour la sauvegarde et la structuration de la filière du pandanus

L’association « La natte kanak, lien de destins croisés » milite pour la protection du Pandanus, arbre utilisé pour la confection de nattes, l’un des éléments centraux de la coutume dans la culture kanak. Protéger l’espèce, mais aussi le métier de tresseuse, fait partie des vocations de l’association. Rencontre avec l’association grâce au reportage de nos confrères de CALEDONIA.



Le pandanus, plante tropicale de la famille des Pandanaceae, dans laquelle on retrouve le cocotier, est une plante capitale dans la culture kanak en raison de son utilisation pour la confection de nattes, élément central de la coutume. Non protégées, certaines variantes sont considérées comme espèces menacées.
De plus, la natte est l’un des derniers témoins de l’ancestrale coutume kanak, qui se doit d’être sauvegardée selon les membres de l’association « La natte kanak, lien de destins croisés ».

L’association est parvenue à un premier pas important, en signant un partenariat avec la SLN, qui s’engage à financer une enquête visant à évaluer la ressource en pandanus en Nouvelle-Calédonie, le nombre de tresseuses de nattes, et les coûts potentiels pour permettre la structuration d’une filière.

Pour Yvette Danguigny, Présidente de l’association, au micro de Caledonia.nc : « On sait que le pandanus, il va se perdre, c’est pour ça que l’on dit, il faut qu’on le protège. Il faut partie des arbres qui n’est pas protégé dans le pays, on protège d’autres arbres, pas le pandanus ».
Au-delà de la protection de l’espèce emblématique, il s’agit également de sauvegarder la tradition et la culture kanak, dont la natte est un témoin intemporel : « Aujourd’hui, nos coutumes sont défigurées par les apports extérieurs. Quand on mène la réflexion pour aller plus loin dans cette pensée, la natte, quand on regarde une coutume, reste le dernier objet d’échange coutumier qui est le plus vrai et le plus authentique ».

Malia Drouet, membre de l’association « La natte kanak, lien de destins croisés », témoigne également de cet attachement et de cette culture, qui touche plusieurs communautés du Pacifique : « La natte, elle sert dans tous les moments de la vie de la femme, wallisienne et futunienne, depuis la naissance du bébé jusqu’au mariage et puis jusqu’au décès, il y a toujours la natte ».

Pour les membres de l’association, il s’agit non seulement de protéger cette espèce menacée et emblématique de la culture kanak, mais aussi valoriser et structurer un savoir-faire, en proposant notamment une reconnaissance des tresseuses par un diplôme.

Damien CHAILLOT