Mayotte : Un campus connecté pourrait bientôt voir le jour à Hajangoua

Mayotte : Un campus connecté pourrait bientôt voir le jour à Hajangoua

C’est un projet ambitieux auquel la Communauté d’Agglomération Dembéni-Mamoudzou (CADEMA) vient de répondre : l’appel à projets du Ministère de l’Enseignement supérieur sur la création d’un campus connecté, censé être opérationnel dès la rentrée scolaire prochaine. Un campus qui permettra à terme d’élargir l’offre de formation, notamment à destination des futurs bacheliers qui ne peuvent/veulent pas poursuivre leurs études hors de Mayotte. Les détails avec notre partenaire France Mayotte Matin. 

Contactée par le rectorat au sujet de l’appel à projet de création d’un campus connecté à Mayotte, la CADEMA a décidé de prendre le sujet à bras le corps, comme l’explique Sarah Mouhoussoune, vice-présidente en charge de l’Enseignement supérieur à la CADEMA. Un « beau projet qui donnerait de la visibilité à nos enseignants, mais aussi à tout le territoire », déclare-t-elle. Mais surtout un projet qui témoigne d’une volonté politique de la communauté d’agglomérations de s’investir dans l’enseignement. Ni une ni deux, séduites par le sujet, les équipes de la CADEMA se sont rapprochées du rectorat, du CUFR mais aussi de la CCI et du Conseil départemental, tous partenaires dans ce projet d’ampleur.

La CADEMA aime les challenges

« On n’a pas de temps à perdre, il faut vraiment anticiper » nous confie la vice-présidente. Et en effet, si le projet de la CADEMA est retenu, il leur faudra livrer le campus d’ici la rentrée prochaine, à savoir en septembre 2021. Il s’agissait d’abord de proposer un site de construction. « On a pensé tout de suite au CUFR de Dembéni : pourquoi ne pas mettre le campus connecté dans la commune de Dembéni, très proche du CUFR, car c’est un travail en commun avec les étudiants ? » déclare Mme Mouhoussoune.

S’ensuivait alors la recherche du foncier, qui n’a pas été facile mais qui s’est vue couronnée de succès : la commune de Dembéni a accepté de céder une parcelle de terrain constructible à la CADEMA gratuitement. Mais comment faire les études nécessaires et construire en si peu de temps, en quelques mois à peine ? Là encore, la CADEMA a de la suite dans les idées. Le projet consistera d’abord à utiliser la maison pour tous des jeunes d’Hajangoua. Un budget prévisionnel de 300 000 euros est mis sur la table par la Communauté d’agglomérations pour la rénovation du lieu. Après des échanges avec un architecte, il s’est avéré faisable de mener à bien tous les travaux d’ici la rentrée.

Enrichir l’offre de formation supérieures 

Face au constat de l’insuffisance de l’offre de formations supérieures à Mayotte, la construction d’un tel lieu prend tout son sens. « Le but de ce campus, c’est d’être à la disposition des étudiants retenus » explique Sarah Mouhoussoune. Retenus, car ces derniers devront tout de même postuler sur Parcoursup pour être sélectionnés, précise-t-elle. La CADEMA table sur une quinzaine d’inscriptions pour la première année, mais envisage une montée en puissance aux alentours des 50 places dans les 5 ans à venir.

Du matériel informatique sera présent, et les jeunes viendront en présentiel, étant ensuite connectés avec des universités extérieures, de l’Hexagone ou de La Réunion, pour poursuivre leurs études. Le campus entend s’adresser en priorité aux futurs bacheliers qui ne peuvent poursuivre leurs études, et sera également ouvert à des jeunes présentant des difficultés de mobilité, de handicap. A terme, l’intégration de personnes en formation tout au long de leur vie sera également considérée. Un campus connecté que la CADEMA imagine comme un lieu de vie agréable pour les étudiants, offrant des conditions favorables à la poursuite de leurs études.

Une initiative qui semble positive sur le papier, mais dont on devra attendre la fin des deux premières quinzaines du mois de mars pour savoir si elle va aboutir. Si un retour favorable est fait, la communauté d’agglomération pourra remplir le double objectif de favoriser l’enseignement, tout en prouvant sa capacité à mener à bien des projets d’ampleur.

Mathieu Janvier pour France Mayotte Matin.