Le CEROM (Comptes Économiques Rapides pour l’Outre-mer), en partenariat avec IEDOM, l’AFD et l’Insee, a organisé une conférence de presse lundi matin afin de rendre publique les études économiques faites après la départementalisation. Même si la croissance est là, les inégalités persistent. Un sujet de notre partenaire France-Mayotte Matin.
L’économie mahoraise se porte plutôt bien d’après les indicateurs donnés par le CEROM. Les études menées par l’Agence Française de Développement (AFD), l’Insee, l’IEDOM permettent de mieux comprendre comment fonctionne l’économie mahoraise et de donner un éclairage sur les principales tendances. Ainsi, les ressources des collectivités en forte croissance après la départementalisation semblent aujourd’hui s’essouffler, selon Ivan Postel-Vinay, directeur de l’AFD de Mayotte : « La ressource fiscale à Mayotte étant limitée, on constate depuis quelques temps une stagnation des investissements des collectivités, même si le projet caribus est bien enclenché. Les emplois publics sont certes essentiels car on a besoin de soignants, de professeurs, etc. Mais cela ne suffit pas au développement économique de Mayotte et à l’accroissement du niveau de vie des Mahorais ».
Ainsi, l’économie mahoraise est en forte croissance, mais encore un peu en retrait par rapport à ce que l’on pourrait attendre, notamment en ce qui concerne les inégalités. Pour Loup Wolff, Directeur interrégional de l’Insee (La Réunion-Mayotte), « Le développement économique à Mayotte est très rapide, trois fois plus qu’en métropole, explique-t-il. Ce qui est une chose très positive. Néanmoins, les bénéfices de cette croissance ne profitent pas à tout le monde puisque l’on remarque une hausse des inégalités entre les Mahorais. L’enjeu est de diminuer les inégalités par la scolarisation notamment, ou encore la hausse des qualifications et l’augmentation du niveau des diplômes. »
A Mayotte le PIB par habitant est largement supérieur à ses voisins (8 fois plus qu’à Madagascar !), l’île a donc un rôle à jouer dans sa position géopolitique pour toute la zone. Concernant le système bancaire, là aussi, il y a une nette progression, « Même si l’émission de billets ne cessent de croître », comme le souligne Patrick Croissandeau, directeur de l’IEDOM Mayotte. On apprend également que le taux de bancarisation a doublé en 10 ans avec un peu plus de 0,5 compte par habitant, et que l’octroi de crédits aux entreprises dépasse les 600 millions d’euros pour 2021, idem pour les particuliers. L’épargne des Mahorais représente, elle, environ 170 millions d’euros.
Par Benoît Jaëglé pour France-Mayotte Matin
