Embellie touristique à La Réunion après le desserrement des restrictions sanitaires

Embellie touristique à La Réunion après le desserrement des restrictions sanitaires

Le secteur touristique réunionnais, fortement touché par la crise du Covid-19, veut croire qu'il peut encore sauver sa saison au gré des vols pour La Réunion et des hôtels qui font le plein avec l'amélioration de sa situation sanitaire.

Réceptionniste dans un hôtel de l'ouest de l'île, Agnès Vidot répond au téléphone qui sonne « toutes les trois secondes » et renseigne les clients qui se présentent au comptoir. « On travaille à flux tendu, mais ça va. Et puis je préfère être débordée plutôt que d'être obligée de rester chez moi », commente la trentenaire, embauchée pour un CDD de six mois, après une longue période de chômage.

Les confinements et les restrictions sanitaires ont causé un trou d'air pour le secteur du tourisme réunionnais ces derniers mois. Mais, l'amélioration continue de la situation sanitaire au cours des dix dernières semaines a conduit à la levée de l'état d'urgence le 15 octobre. La mise en place du pass sanitaire a aussi permis les rotations entre La Réunion et l’Hexagone sans obligation de motif impérieux pour les voyageurs.

Le desserrement des restrictions, ajouté aux vacances et à la tenue du Grand Raid, un trail mondialement connu dans les montagnes réunionnaises qui a lieu de jeudi à dimanche, ont attiré les touristes. « Les avions au départ de Paris sont pleins », souligne la compagnie Corsair. Le rythme de réservation s'accélère depuis la mi-septembre, ce qui « correspond à la levée du confinement et du couvre-feu », remarque la compagnie aérienne. Air Austral, la compagnie locale, a déjà renforcé son programme de vols « par des rotations additionnelles sur la période de haute saison ».

Destination très attractive

« Près de 80% des passagers transportés ont acheté leurs billets en France ou en Europe. La Réunion reste une destination très attractive sur cette période de crise sanitaire », souligne pour sa part la compagnie Air France. L'aéroport de La Réunion a reçu près de 600 000 passagers de janvier à août 2021. Sur l'ensemble de 2020 le trafic passager avait chuté de 58,2%. Il était passé de 2,5 millions de voyageurs accueillis en 2019 à un peu plus d'un million, selon les chiffres de l'aéroport international Roland Garros.

« Raisonnablement optimiste », Patrick Serveaux, président de l'union des métiers et industries de l'hôtellerie (UMIH) constate que « les hôtels sont pleins et les restaurants en profitent, forcément ». « C'est dans l'ouest (zone balnéaire de l'île - ndlr) que la tendance se dessine le plus, mais cela reste une belle période pour toute l'île », ajoute-t-il.

« Nous sommes quasiment complet tous les jours. Nous allons atteindre un taux d'occupation de près de 96% sur le mois d'octobre », se réjouit Cyrille Binggeli, directeur d'un hôtel 4 étoiles à Boucan Canot (ouest). Les clients viennent « de Métropole mais aussi de l'étranger », recense-t-il. Cette tendance est liée aux vacances et au Grand Raid « mais pas uniquement ». « Nous pouvons compter également sur une clientèle d'affaires importante », indique-t-il.

L'enthousiasme est un peu plus mitigé pour Pascal Turonnet, directeur général, d'un hôtel d'affaires 4 étoiles à Saint-Denis. « Nous avons remarqué effectivement une hausse des réservations ». Cependant, « ce ne sont pas les trois mois de l'année qui vont rattraper tout le reste », ajoute-t-il.

« Grand soulagement »

Apprécié des Réunionnais et des visiteurs, le tourisme de pleine nature reprend lui aussi des couleurs. « Nous sommes complets tous les jours jusqu'à la fin des vacances », relève la gérante d'un gîte de l'îlet de Marla, dans le cirque de Mafate, accessible uniquement à pied ou en hélicoptère. « On a bien redémarré, c'est un grand soulagement », lâche Jonathan Libelle, gérant d'un autre gîte à La Nouvelle, également dans le cirque de Mafate, complet jusqu'au 20 novembre.

Les restrictions encore en place compliquent cependant la vie de certains gérants. C'est le cas au gîte Caverne Dufour, au pied du Piton des Neiges, dont le gérant ne peut pas mélanger les familles dans ses dortoirs. Au lieu de 80 personnes il ne peut en accueillir qu'une quinzaine chaque soir.

Avec AFP.