Ecologie: Les Naturalistes de Mayotte ramassent les déchets sur une des plages de ponte de tortues

Ecologie: Les Naturalistes de Mayotte ramassent les déchets sur une des plages de ponte de tortues

Les Naturalistes de Mayotte ont la charge de suivre les tortues qui pondent à Saziley : lutte contre le braconnage, recueil de données scientifiques, protection des animaux, la structure ne se déploie à minima tous les week-end sur le site. Un sujet de notre partenaire France Mayotte Matin.


Les plages de Saziley ont cette particularité d’être le premier site de ponte de Mayotte pour les tortues marines, elles sont le second site de l’océan indien. Elles ont aussi la particularité d’être situées à bonne distance des zones habitées et pourtant… 

Les déchets qui sont ramassés sur les plages sont très nombreux, à tel point que depuis 6 mois, les membres de l’association les collectent de manière systématique. Les Naturalistes ont ainsi ramassé 774 kg de déchets… Parmi eux, les déchets plastiques sont présents dans des quantités importantes, selon l’association c’est la catégorie la plus présente avec des bâtonnets, couverts, brosses à dents, briquets, bouchons, masques antiCovid, seringues, cotons-tiges, mousses et polystyrène, sacs de riz, bouteilles et tongs. Du matériel de pêche et des cordages ont été ramassés en quantité pendant les 6 mois, 160 kg comptabilisés semaine après semaine, c’est très inquiétant car dans les cordages et autres morceaux de filets de pêche, les tortues peuvent se coincer et mourir ne pouvant plus remonter à la surface pour respirer. Les déchets plastiques peuvent aussi les étouffer, les tortues les ingérant. Ce sont donc de bien mauvaises nouvelles. Les 774 kg sont aussi composés de 153 kg de bois comme des morceaux de palette ou encore des restes de pirogue. Là encore, des déchets qui présentent un danger pour les animaux fréquentant les plages. 

Ce sont bien les courants marins qui font se déplacer les déchets dans les zones de haute fréquentation des tortues. Si le braconnage constitue un fléau pour ces espèces menacées d'extinction, les pressions anthropiques en sont un autre non négligeable. Les déchets sont donc bien un facteur aggravant de la situation fragilisée des animaux. Le travail de Naturalistes donne un coup d’éclairage à une situation sur laquelle les individus ont la main, or la collecte des plastiques et des autres déchets est en panne et ce depuis des années. 

Par Anne Constance Onghéna pour France Mayotte Matin