Prix littéraire Fetkann ! Maryse Condé  2020 : Une 17 ème édition qui s’inscrit dans un contexte de résurgence de la mémoire active

Prix littéraire Fetkann ! Maryse Condé  2020 : Une 17 ème édition qui s’inscrit dans un contexte de résurgence de la mémoire active

En raison du contexte épidémique, la cérémonie de remise des récompenses du Prix
littéraire Fetkann ! Maryse Condé 2020 se déroulera le vendredi 27 novembre prochain par visioconférence. Une 17 ème édition qui s’inscrit dans une période de résurgence de la
mémoire active et de confrontation parfois violente de la représentation de l’histoire avec
le présent.

Créé en 2001 au lendemain du vote de la loi Taubira reconnaissant l’esclavage et la traite négrière comme crimes contre l’Humanité, le Prix littéraire « Fetkann », devenu en 2015 Prix littéraire Fetkann ! Maryse Condé fait désormais partie des récompenses reconnues dans le paysage des prix littéraires. Figure de proue du Cifordom (Centre de recherche, de formation, Recherche et Développement pour les originaires d’outre-mer), association présidée par le Guadeloupéen José Pentoscrope, ce prix vise à récompenser et à encourager les ouvrages, recueils, essais, travaux de recherche et travail de mémoire en faveur des pays du Sud et plus largement de l’Humanité toute entière. Il cultive son côté universel en
s’adressant à tous les auteurs qui mettent l’accent sur l’affirmation des Droits de l’homme et des principes républicains.

Ainsi, depuis sa création, il a consacré de nombreux auteurs : des originaires des outre-mer (Maryse Condé, Gisèle Pineau, Fabienne Kanor, Marie-Andrée Ciprut, Tony Delsham…), des auteurs nationaux (Caroline Fourest, Nicole Maymat, Gaël Faye, Edwy Plénel, Patrick Weil et Nicolas Truong, Pap N’Diaye….) ou internationaux comme Gary Victor ou Achille MBembe.
Lors de l’édition 2019, le Prix de la mémoire avait été décerné à la Guyanaise et ancienne garde des sceaux, Christiane Taubira pour son essai « Nuit d’épine » paru aux éditions Plon.

Des ouvrages primés qui participent à l’enrichissement des débats en lien avec des faits marquants encore largement méconnus du grand public, mais également des manuscrits traitant des enjeux socio-économiques et politiques d’actualité.

Une vingtaine d’auteurs sélectionnés

Cette année, pas moins d’une vingtaine d’auteurs ont été sélectionnés pour concourir dans les 4 catégories que compte désormais ce prix, dont celle de la Mémoire, la Recherche, la Jeunesse et enfin de la Poésie. Dans la catégorie phare représentant la Mémoire 6 ouvrages sont encore en lice, dont la « Discrétion » (éditions Plon) de Faïza Guene, « La matrice de la haine, j’ai besoin de haïr, sinon je ne serais rien : Je hais donc je suis » (L’observatoire/Fondation Jean-Jaurès) de Frédéric Potier, « Colored » (éditions Jets d’Encre) de Pierre Sainte-Luce, « Nous n’avons pas vu passer les jours » (Grasset) de Simone Schwarz-Bart et Yann Plougastel, « Le Triangle de l’Hexagone, Réflexion sur une identité noire » (La découverte) de Mamoula Soumahoro, « Un féminisme décolonial » (La Fabrique éditions) de Françoise Vergès. Pour les autres catégories, on compte 5 nommés pour la Recherche, 5 auteurs pressentis pour le Prix Jeunesse et 4 pour celui dévolu à la Poésie.

La nécessité d’un enseignement de l’histoire de l’esclavage

Cette 17 ème édition, dont la proclamation des résultats sera connue le 27 novembre prochain au cours d’une cérémonie de remise de prix qui se déroulera par visioconférence en raison de la crise sanitaire, s’inscrit dans une période où la représentation de l’histoire se heurte avec le présent et engendre des crispations voire des confrontations parfois violentes. Une résurgence de la mémoire active qui s’est révélée bruyamment ces derniers temps dans l’actualité avec les circonstances effroyables de la mort de l’Afro-américain Georges Floyd aux Etats-Unis ou encore le déboulonnage des statues de certains personnages considérés comme d’anciens négriers.

Des évènements qui révèlent davantage encore la pertinence et l’importance du Prix littéraire Fetkann ! Maryse Condé et soulignent avec une acuité de plus en plus prégnante et une certaine urgence de la nécessité d’octroyer une plus large et véritable place à l’enseignement de l’histoire de l’esclavage et à l’apprentissage de la citoyenneté. Le Prix littéraire Fetkann ! Maryse Condé continue, année après année, à tracer ce sillon.