Prisons Outre-mer : Le député Jean Victor Castor interpelle Dupond-Moretti avant sa visite en Guyane

Une cellule à six au centre pénitentiaire de Guyane ©CGLPL

Prisons Outre-mer : Le député Jean Victor Castor interpelle Dupond-Moretti avant sa visite en Guyane

Le député Jean-Victor Castor a critiqué lundi les conditions de vie des détenus du centre pénitentiaire de Guyane, se rendant sur place de façon inopinée, avant une visite du ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti cette semaine.

« Je suis dans une logique d'interpellation du ministre », a souligné le député de la première circonscription de Guyane à la fin de sa visite, lors de laquelle des journalistes, dont l'AFP, ont pu l'accompagner. 

Jean-Victor Castor a promis de faire remonter au ministre tous les problèmes constatés : « On ne voit pas (...) d'amélioration, hormis la cuisine », a constaté celui qui a fait usage de sa prérogative de parlementaire, qui l'autorise à se rendre inopinément dans les lieux de privation de liberté. Le centre pénitentiaire dispose d'une cuisine neuve, mais pas encore en service.

En 2019, le centre pénitentiaire de Guyane avait fait l'objet de recommandations de la part du contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL), qui y avait constaté « d'importants dysfonctionnements » et « des atteintes graves aux droits des personnes incarcérées ».  Depuis ce rapport, la population carcérale a augmenté, passant de 736 en octobre 2018 à 815 au jour de la visite, alors que le centre ne dispose que de 614 places.

Devant le député qui leur demande de décrire les problèmes quotidiens, les détenus se sont plaint « des rats, des cafards qui vous montent dessus quand vous dormez sur un matelas par terre ».  Trois hommes sont entassés dans leur cellule de deux places sans climatisation, juste aérée par un vieux ventilateur. Ils ont bricolé une douche de fortune près des toilettes. Quand le parlementaire leur en demande la raison, ils répondent qu'ils craignent d'utiliser les douches collectives, installées dans la cour, à cause des violences. 

Le rapport du CGLPL relevait déjà en 2019 cette crainte d'agressions, avec 122 faits graves survenus entre janvier et septembre 2018.

Avec AFP.