Mouv’outremer : Zoom sur les animatrices du programme Mouv'Outremer de la Zone Antilles qui s'engagent pour leur territoire

© DR

Mouv’outremer : Zoom sur les animatrices du programme Mouv'Outremer de la Zone Antilles qui s'engagent pour leur territoire

La lutte contre l’exclusion, la réduction des déchets, la réduction des polluants, la réduction des risques face au réchauffement climatique et des émissions de CO2 : ces cinq objectifs utilisés dans la formation Mouv’outremer ne pourront être atteints sans la participation des différents acteurs et actrices locaux de la dynamisation territoriale. Présentation des quatre animatrices qui animent la zone Antilles. 

 

Le programme Mouv’outremer est né de ce constat en 2020, afin d’encourager les citoyens, élus, chefs d’entreprise, membres d’associations, entrepreneurs, agents publics, cadres, étudiants et journalistes des régions d’Outre-mer à lancer un projet à impact social ou environnemental, au travers d’un parcours de formation digital et collectif.

Si ce sont le Ministère des Outre-mer et l’Agence Française de Développement (AFD) qui sont à l’origine de cette initiative, son succès a été rendu possible par des équipes pédagogiques engagées qui comptent parmi leurs membres des bénévoles du territoire, chargées d’accompagner les entrepreneurs sociaux qui composent la communauté des Mouvers.

Qui sont ces animatrices locales ?

Pour cette édition de la zone Antilles, elles étaient 3 : Sylvie Meslien est Docteure en Histoire et enseignante en Martinique. Fortement engagée sur les sujets de patrimoine et d’innovation à travers différentes associations, elle dispense des formations de co-design à des citoyens, des collectivités et des organisations privées.

Lina Von Paczensky est la cofondatrice d’un organisme de formation destiné à aider tout public à mieux saisir les opportunités liées au numérique en Martinique également. Elle accompagne notamment des salariés, demandeur.ses d’emploi, cadres et personnes en reconversion dans l’acquisition de nouvelles compétences qui leur permettent d'être plus compétitifs sur le marché du travail.

Enfin, Génica Lawrence est enseignante-chercheure à l'Université des Antilles en Guadeloupe. Docteure en Sciences des aliments, elle travaille sur la thématique de la valorisation des ressources végétales locales en mettant en avant les bienfaits nutritionnels, fonctionnels et sensoriels de ces dernières et par l'éducation alimentaire.

Toutes trois portées par les sujets d’accompagnement de projet, les dynamiques d’innovation sociale et le développement économique, culturel et social du territoire des Antilles, elles ont rejoint l’aventure Mouv’Outremer en en devenant les fières accompagnatrices.

Quelle est leur mission ?

En amont du lancement du programme Mouv’outremer, elles ont bénéficié d’une formation aux différentes méthodes et outils d’innovation qui le composent, ainsi qu’à des techniques d’animation et de facilitation en collectif afin ’d’accompagner les apprenants au cours de la 2ème partie de la formation dédiée au passage à l’action sur son projet (8 semaines d’accompagnement).

Pour chaque groupe d’apprenants (20 apprenants par groupe), elles ont endossé un rôle de chaperon ; structurer, fédérer et accompagner les apprenants, en démontrant notamment des qualités d’écoute, d’empathie et d’enthousiasme.

Chaque semaine, les apprenants se retrouvaient lors de webinaires d’une heure pour échanger de bonnes pratiques, partager des succès, résoudre d’éventuelles difficultés et, bien sûr, faire un point sur l’avancement de leurs projets respectifs. C’est aux commandes de ces réunions, que nous retrouvons ces accompagnatrices/animatrices du programme, qui doivent tirer le meilleur de participants aux projets et profils bien différents.

Ce sont ces animatrices qui ont pu soutenir les apprenant•e•s en leur donnant accès à de belles opportunités, par exemple indiquer à Lauriane, qui souhaite créer un bar à salade bio où les salariés seront en majorité des travailleur.ses handicapés., des opportunités de financement et d’accompagnement pour son projet, ou échanger sur ses problématiques du moment avec Florent, porteur d’un projet dans la transformation d’eau salée en eau potable à travers le photovoltaïque, lors de temps d’échanges en ligne.

Lire aussi :  Trajectoire Outre-mer 5.0: 40 porteurs de projets sélectionnés pour le programme Mouv’Outremer aux Antilles

Une expérience humaine

Avant de rejoindre l’aventure Mouv’outremer, Sylvie était optimiste quant à la capacité des Outre-Mer à s’engager pour des causes environnementales et sociales. En devenant ambassadrice pour le programme, elle a pu découvrir, et même participer, à cette dynamique territoriale : “j'étais loin de me douter - même si je le supposais, que nous avions des Outre-Mer aussi dynamiques et en phase avec leur environnement ainsi qu’avec les personnes qui les composent. Personnellement ce fut une expérience enrichissante et pleine d'enseignements, notamment grâce aux organisateurs du programme, et par celles et ceux qui s’y étaient inscrits. Même avec le contexte sanitaire actuel, tout le monde était au rendez-vous !”

Selon Lina, c’est l’esprit de communauté qui fut en grande partie responsable du succès du programme : «c’était un véritable plaisir de faire partie de cette jeune communauté. J'ai beaucoup apprécié l’attitude de partage et d’entraide des participants, qui ont formé une promotion soudée tout le long du parcours de formation.” Cette notion de camaraderie est au cœur du programme Mouv’outremer, et ce sont les animatrices qui en sont les garantes».

De nouvelles compétences à valoriser et des ressources à exploiter Lina, désormais plus sensibilisée aux enjeux de transition de son territoire, a confirmé sa volonté d’intégrer les cinq piliers de la formation (la lutte contre l’exclusion, la réduction des déchets, des polluants, la réduction des risques face au réchauffement climatique et des émissions de CO2) à son activité professionnelle. Désormais, son entreprise dispensera des programmes d’accompagnement thématisés. «Nous souhaitons également ouvrir notre tiers- lieu aux rencontres et aux initiatives de la communauté Mouv’outremer, afin de permettre une continuité dans l’échange et la collaboration».

Évoluant déjà dans le milieu de l’insertion professionnelle de par son activité de formation, Lina a pu également, en tant qu’animatrice, améliorer sa connaissance des acteur.rices du territoire engagés dans une dynamique de développement durable et d’impact positif. « La diversité de projets et le niveau d’engagement ont été une source d’inspiration et de motivation pour moi, et donc indirectement pour mon entreprise» complète-t-elle.

Pour Sylvie, qui travaille depuis plusieurs années avec une multitude d’acteurs sur des enjeux de conservation de patrimoine et d’acculturation au numérique, cette expérience fut l’occasion de s’approprier de nouvelles approches en les mettant en pratique rapidement : « En plus de m’être enrichie au contact d’entrepreneurs engagés, le fait d’être coordinatrice m'a permis de découvrir des méthodes et des outils qui me serviront forcément dans mon activité professionnelle.» 

Cette dimension représente une autre force du programme : que l’on soit porteur de projet ou animateur, le modèle formation-action permet à chacun de rapidement engranger de nouvelles compétences.

A l’issue du programme, en plus de l’expérience vécue et d’une mise en réseau poussée, les 3 ambassadrices ont pu repartir avec des contenus de formation qu’elles ont désormais la possibilité de réutiliser dans le cadre de leurs propres activités d'accompagnement ou de formation.

Une aventure pour son territoire et pour soi

Les objectifs de transition portés par Mouv’outremer sont ambitieux, mais les Mouvers le sont aussi, et s’ils peuvent se le permettre, c’est en grande partie grâce à l’engagement des équipes pédagogiques et des animateurs locaux du programme. De par leur rôle stratégique et bienveillant, ils veillent à la réussite du programme de formation, tout en vivant une expérience unique leur permettant d’adopter une nouvelle posture, tant sur le plan personnel que professionnel. Qui sait si, pour certains d’entre eux, ce ne fut pas l’élément déclencheur qui les poussera à se lancer à leur tour, dans un projet à impact pour leur territoire ?